Nous avons connu la pandémie de Covid-19, eux affrontent depuis 2019 une maladie neurologique grave toujours non identifiée. « Eux », ce sont les habitants de la province canadienne du Nouveau-Brunswick, partagés entre inquiétude, désespoir, colère, et surtout le besoin de réponses.


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    Au sud-est du Canada, pas très loin de Québec, se situe la province du Nouveau-Brunswick. Une région rurale réputée pour ses rivières et ses forêts, mais également pour sa baie, idéalement située pour observer les baleines. Difficile d'imaginer qu'une série de drames inexpliqués s'y déroule depuis maintenant cinq ans. Retournons en 2019. À cette époque, rapporte le New-York Times, Laurie Beatty, un homme de 81 ans, commence à ressentir des spasmes musculaires et des douleurs diffuses.

    Des symptômes qui ne tardent pas à prendre une tournure extrêmement inquiétante : convulsions, hallucinations, changements de comportement... Laurie décédera quelques mois plus tard, marquant le début d'événements glaçants ayant pour point névralgique une maladie neurologique extrêmement grave et complètement inconnue. Depuis, au moins une cinquantaine de personnes ont déclenché des symptômes similaires : spasmes musculaires, douleurs inexpliquées, insomnies sévères, hallucinations, et pertes de mémoire. À cela s'ajoutent de fréquents changements de personnalité, avec des patients devenus paranoïaques ou agressifs. Certains ont même perdu la capacité de parler ou de se déplacer.

    La maladie semble attaquer le système neurologique, mais aucun lien clair n'a pu être établi entre ces symptômes et une pathologiepathologie connue. Alors, forcément, les hypothèses vont bon train, allant d'une éventuelle contaminationcontamination environnementale à une nouvelle maladie neurologique non identifiée. Les zones où la maladie s'est manifestée ont été scrutées pour retrouver des traces de toxinestoxines ou de polluants, sans succès.

    Des conséquences graves pour les malades et leurs proches

    Selon certains scientifiques, la maladie pourrait être le résultat de diagnosticsdiagnostics erronés, et des maladies existantes auraient été confondues avec cette nouvelle affection... Mais le fait que plusieurs membres de la même famille aient parfois été touchés renforce l'idée d'une cause commune. Il va sans dire que les conséquences sur les individus comme sur les groupes d'habitants sont cataclysmiques.

    Les patients atteints perdent progressivement leur autonomieautonomie et demandent des soins constants, ce qui oblige souvent les proches à abandonner leur emploi pour devenir des aidants à temps plein. Au stressstress émotionnel et financier s'ajoutent la peur et l'incertitude qui entourent cette étrange affection. Face à la gravitégravité de la situation, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a mis en place un comité de recherche interdisciplinaire pour enquêter sur ces cas.

    Des échantillons ont été envoyés à plusieurs laboratoires au Canada et à l'étranger pour des analyses approfondies, et les autorités sanitaires ont également renforcé la surveillance dans les zones touchées pour identifier de nouveaux cas et tenter de trouver des points communs entre les patients. Malgré les efforts, les tensions sont palpables entre les familles des victimes, les scientifiques et le gouvernement, chacun cherchant des réponses que la science ne peut pas encore fournir - certains allant même jusqu'à affirmer que la maladie n'existe pas.

    À l'heure actuelle, la situation reste précaire. Le nombre de cas suspects a augmenté mais les progrès sont lents, si bien que cinq ans plus tard, les familles touchées vivent toujours dans l'incertitude la plus totale.