Les tiques sont légion en forêt et dans les herbes hautes ou prairies. Lors d’une morsure, les promeneurs peuvent contracter une maladie potentiellement grave : la maladie de Lyme. Le seul moyen de s’en prémunir aujourd’hui est de se balader protégé : vêtement long et répulsif, inspection minutieuse au retour à la maison pour retirer les tiques. Et si un vaccin contre la maladie de Lyme pouvait voir le jour et rendre les promenades en forêt plus sereines ?


au sommaire


    Les morsures de tiques ne sont pas problématiques en elles-mêmes. En revanche, elles peuvent transmettre à l'Homme des agents pathogènes causant des maladies graves. En particulier, Borrelia afzelii est une bactérie responsable de la maladie de Lyme ou borréliose de Lyme. Dans les cas les plus graves, le patient aura des séquelles neurologiques et articulaires.

    Il est déjà connu que le microbiote de la tique influence sa capacité à transmettre ou non les agents pathogènes à l'Homme lors d'une morsuremorsure. Une équipe composée de chercheurs de l'Inrae (Institut national de Recherche pour l'AgricultureAgriculture, l'Alimentation et l'Environnement), de l'AnsesAnses (Agence nationale de Sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'Environnement et du Travail) et de l'école nationale vétérinairevétérinaire d'Alfort s'est basée sur cette donnée pour concevoir un vaccinvaccin. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Microbiome.

    Quel est le concept du vaccin ?

    Le vaccin cible non pas l'Homme mais la tique. C'est une forme de vaccinationvaccination indirecte. L'objectif du vaccin est de perturber le microbiote de la tique pour l'empêcher de transmettre la bactérie. Les expérimentations ont été menées chez des souris.

    Il est important de retirer les tiques au plus tôt. © andriano_cz, Adobe Stock
    Il est important de retirer les tiques au plus tôt. © andriano_cz, Adobe Stock

    Des souris ont été injectées avec une bactérie inoffensive, ressemblant à la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Cela induit la fabrication d'anticorpsanticorps particuliers par l'organisme de la souris. Lorsque la souris est ensuite mordue par une tique, les anticorps de la souris ainsi disponibles vont interagir avec le microbiote de la tique et le modifier. La tique repart avec un microbiote différent : elle est protégée de l'infection à Borrelia. Les résultats montrent que les tiques qui ont mordu les souris sont beaucoup moins porteuses de la bactérie que les autres.

    Vers une application chez l’Homme ?

    Dans le concept actuel, la tique qui a mordu la souris repart protégée contre Borrelia, ce qui diminue le nombre d'agent vecteurs dans l'environnement. Objectif atteint. Mais qu'en est-il de la souris mordue ? Elle n'est pas protégée contre la maladie de Lyme et a pu contracter la maladie lors de la morsure. De nombreux efforts sont encore nécessaires avant une éventuelle transposition chez l'Homme.

    Néanmoins, ces travaux sont extrêmement intéressants : ils permettent de mieux comprendre comment fonctionne la transmission de la maladie de l'animal à l'être humain. Ils pourraient être également utiles dans la lutte contre la transmission de la dengue par le moustique tigremoustique tigre par exemple.