Une étude surprenante révèle un lien mystérieux entre la possession de chats et la schizophrénie. Les chercheurs australiens ont analysé 17 études sur 44 ans, couvrant 11 pays. Leur conclusion ? Vivre avec un félin pourrait doubler le risque de troubles schizophrènes. Cette découverte soulève des questions intrigantes sur notre relation avec nos compagnons à quatre pattes.
 


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    En décembre 2023, une équipe de chercheurs australiens a publié une analyse révolutionnaire dans le Schizophrenia Bulletin. Cette étude remet en question notre perception des chats domestiques, en suggérant un lien potentiel entre leur présence au foyer et un risque accru de développer des troubles schizophrènes. Bien que cette découverte soulève de nombreuses interrogations, elle ouvre également de nouvelles perspectives sur les facteurs environnementaux pouvant influencer notre santé mentale.

    Le parasite Toxoplasma gondii : un suspect inattendu

    Au cœur de cette énigme se trouve Toxoplasma gondii, un parasiteparasite microscopique souvent associé aux chats. Ce micro-organisme, généralement inoffensif pour la plupart des gens, pourrait jouer un rôle insoupçonné dans le développement de troubles mentaux. Voici quelques points clés à retenir :

    • TT. gondii peut se transmettre par la viande peu cuite, l'eau contaminée ou le contact avec des chats infectés ;
    • environ 40 millions d'Américains seraient porteurs du parasite, souvent sans symptômes ;
    • une fois dans l'organisme, T. gondii peut infiltrer le système nerveux central et influencer les neurotransmetteurs.

    Le Dr John McGrath et son équipe du Queensland Centre for Mental Health Research ont analysé des études menées depuis 1995, date à laquelle l'hypothèse d'un lien entre les chats et la schizophrénie a été proposée pour la première fois. Leurs résultats suggèrent que les personnes exposées aux chats ont environ deux fois plus de risques de développer des troubles schizophrènes.

     Posséder un chat pourrait-il influencer la schizophrénie ? Les découvertes surprenantes selon une étude. © Irina Belova, iStock
     Posséder un chat pourrait-il influencer la schizophrénie ? Les découvertes surprenantes selon une étude. © Irina Belova, iStock

    Une relation complexe entre félins et santé mentale

    L'étude australienne met en lumièrelumière une corrélation intrigante, mais il est essentiel de noter que corrélation n'implique pas causalité. Les chercheurs soulignent plusieurs points importants :

    Aspect

    Observation

    Qualité des études

    Variée, avec certaines de faible qualité

    Cohérence des résultats

    Incohérente entre les différentes études

    Période critique d'exposition

    Mal définie, potentiellement entre 9 et 12 ans

    Une étude américaine impliquant 354 étudiants en psychologie n'a pas trouvé de lien direct entre la possession d'un chat et les scores de schizotypie. Toutefois, elle a révélé que les personnes ayant été mordues par un chat présentaient des scores plus élevés sur certaines échelles psychologiques.

    Au-delà du Toxoplasma, d'autres pistes à explorer

    Si le T. gondii reste le principal suspect, d'autres facteurs pourraient expliquer cette association mystérieuse. Des chercheurs ont suggéré que d'autres pathogènes, comme Pasteurella multocida, pourraient également jouer un rôle. Cette bactérie, présente dans la salivesalive des chats, pourrait influencer certains aspects de notre psychologie.

    Il est central de souligner que cette découverte ne doit pas conduire à une panique injustifiée. Les auteurs de l'étude appellent à la prudence et à la réalisation de recherches supplémentaires de haute qualité. Ils recommandent :

    1. Des études basées sur de larges échantillons représentatifs.
    2. Une meilleure compréhension des mécanismes potentiels en jeu.
    3. L'exploration d'autres facteurs environnementaux pouvant influencer la santé mentale.

    Cette étude fascinante ouvre de nouvelles perspectives sur les interactions complexes entre notre environnement, nos compagnons animaux et notre santé mentale. Bien que de nombreuses questions restent sans réponse, elle souligne l'importance de poursuivre les recherches dans ce domaine intrigant de la science médicale.