au sommaire
Anopheles gambiae est un moustique qui peut transmettre l’agent du paludisme, un parasite du genre Plasmodium. © CDC/James Gathany, Wikimedia Commons, DP
En 2012, d'après l'OMS, environ 200 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde et 600.000 personnes en sont mortes. La maladie qui se manifeste par des symptômes comme de la fièvre, des frissons, des vomissements, se transmet par les piqûres de moustiques infectés par certains Plasmodium, comme Plasmodium falciparum. Un des problèmes rencontrés pour traiter le paludisme est l'apparition de résistancerésistance aux médicaments chez Plasmodium.
Dans les années 1980 et 1990, le traitement de la maladie a été compliqué par les résistances à la chloroquine. Ensuite, le paludisme a reculé grâce à des thérapiesthérapies utilisant l'artémisinineartémisinine. Mais des résistances à l'artémisinine apparaissent aussi, d'où les inquiétudes que l'on peut avoir pour l'avenir. C'est pourquoi d'autres traitements doivent être recherchés.
Dans un article paru dans Nature Communications, des chercheurs internationaux présentent des moléculesmolécules qui pourraient devenir les traitements antipaludéens de demain. Comme l'explique Akhil Vaidya de l'université Drexel (Philadelphie), « il est difficile d'inventer un traitement. La chloroquine a été un médicament fantastique pendant plusieurs décennies mais elle a perdu son efficacité. Maintenant nous avons besoin que de nouveaux médicaments soient développés. Vous devez continuellement les développer car une résistance va arriver par le fait de l'évolution biologique. »
Le parasite Plasmodium infecte les globules rouges du sang humain. © CDC, Wikimedia Commons, DP
Une molécule qui agit sur la concentration de sodium cellulaire
Dans cet article, les chercheurs ont réalisé des tests précliniques in vivoin vivo, chez des souris ayant reçu une greffegreffe de globules rougesglobules rouges humains infectés par Plasmodium. Comme les amides du pyrazole peuvent affecter une pompe à cationscations (ATPaseATPase de type P), ces candidats médicaments perturbent rapidement les concentrations de sodiumsodium chez le parasite. Les cellules se remplissent d'eau pour rétablir l'équilibre mais c'est fatal : « le parasiteparasite se gonfle, éclate et meurt », a expliqué Vaidya à CBS News.
Les amides du pyrazole sont donc des antipaludéens potentiels qui ciblent l'équilibre de l'ionion sodium (Na+). Un effet similaire a été décrit avec d'autres molécules intéressantes pour lutter contre le paludisme : les spiroindolones. La rupture de l'équilibre du Na+ chez les parasites apparaît donc comme un modèle d'action prometteur pour lutter contre la maladie.
Enfin, les amides de pyrazole présentent l'avantage d'être actifs contre les Plasmodium au stade de maturité sexuelle, ce qui n'est pas courant chez les médicaments contre le paludisme. L'inhibitioninhibition de la production de gamètesgamètes empêcherait ainsi le parasite de se reproduire.