L'alcool est un facteur de risque important d'hypertension artérielle (HTA). Si les niveaux de consommation ont beaucoup diminué depuis trente ans, ils restent encore très élevés, d'après la dernière étude de Santé publique France ; en témoignent les quelque 650 000 cas touchés par cette maladie chronique et qui sont associés à une consommation moyenne excédant 10 verres par semaine.
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Plus de 650 000 adultes en France métropolitaine, essentiellement des hommes, souffriraient d'hypertension artérielle du fait d'une consommation d’alcool dépassant une moyenne de 10 verresverres par semaine, selon une étude publiée mardi par Santé publique France. En France, environ un adulte sur trois est hypertendu, soit environ 17 millions de personnes. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés, comme l'âge, les antécédents familiaux, une faible activité physiquephysique, une alimentation riche en sel et pauvre en fruits et légumes, l'obésité mais également la consommation d'alcool.
Pour mieux mesurer le poids de l'alcoolalcool, Santé publique France a cherché à estimer le nombre de cas d'hypertension attribuables à une consommation dépassant les plafonds recommandés chez les 18-74 ans. Pour limiter l'impact sur la santé de l'alcool, des repères de consommation à moindre risque (maximum 10 verres par semaine, maximum deux verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation) ont été définis depuis 2017 et communiqués régulièrement depuis.
Une consommation excessive d'alcool chez les hommes
Quelque 655 000 cas d'hypertension artérielle avant 75 ans « seraient liés à la consommation d'alcool excédant une moyenne de 10 verres par semaine en France métropolitaine », dont 624 000 hommes et 31 000 femmes, estime l'étude parue dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire. Faute de données récentes sur la fréquence de l'hypertension Outremer, l'étude est limitée à la métropole.
La « différence importante » entre hommes et femmes résulte principalement, selon les chercheurs, de consommations d'alcool plus importantes des hommes par rapport aux femmes, mais aussi d'épisodes de binge drinking et d'alcoolisation massive plus fréquents chez les uns que chez les autres.
S'ils reconnaissent certaines limites méthodologiques à leur étude, ses auteurs la voient comme « une estimation a minima des cas d'hypertension artérielle attribuables à la consommation d'alcool qui s'avère très élevée, et fondée sur deux enquêtes robustes et représentatives de la population française, l'enquête avec examen de santé Esteban et le BaromètreBaromètre de Santé publique France ».
Prévention et prise en charge de l'hypertension
Face à ces résultats, l'agence sanitaire insiste sur l'importance de la préventionprévention de la consommation d'alcool mais aussi de la prise en charge de l'hypertension. L'alcool demeure l'un des premiers facteurs de risque de maladies et de décès en France, avec plus de 40 000 décès attribuables. En plus des risques cardiovasculaires et de cirrhose, la consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de certains cancers.
« Si les Français ont réduit leur consommation d'alcool depuis trente ans, les niveaux de consommation restent très élevés (...) tant en population générale que parmi certaines sous-populations, comme les femmes enceintes », rappelle la directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille, dans un éditorial chapeautant ce bulletin épidémiologique.