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Durant 10 ans, des chercheurs de l'American Cancer Society ont suivi près d'un million de volontaires, hommes et femmes, âgés de plus de 55 ans. Très exactement 181.377 décès ont été recensés. Premier constat, le taux de mortalité chez les fumeurs était trois fois plus élevé que chez les non-fumeurs. Comme prévu, les accros à la nicotine ont majoritairement été victimes d'une des « 21 maladies - cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, BPCO... - dont les liens avec la cigarette sont établis ». Pourtant, dans 17 % des cas, ces décès étaient imputables à d'autres affections (14 au total) qui, jusque-là, n'étaient pas considérées comme consécutives à l'usage de la cigarette. Ces résultats paraissent dans la revue New England Journal of Medicine.
Ainsi les fumeurs multiplieraient par deux les risques de mourir d'insuffisance rénale, d'ischémie intestinaleischémie intestinale, de cardiopathiecardiopathie hypertensive, etc. « Ce sont 60.000 décès par an aux États-Unis qui ne seraient pas comptabilisés comme directement liés au tabac, explique le docteur Brian Carter, co-auteur de l'étude. Mais de plus amples travaux doivent être menés pour établir clairement ce lien de cause à effet. »
Les chercheurs rappellent enfin que le tabac est un facteur de cancers, et pas seulement celui du poumon. À ce propos, en France, l'INCa explique que ladite substance « joue un rôle reconnu dans 17 localisations de cancers » : 75 % des cancers du larynx et 50 % des cancers de la vessievessie lui sont attribuables. Le tabac serait aussi impliqué dans le développement des cancers du foiecancers du foie, du pancréaspancréas, de l'estomacestomac, du reinrein, du col de l'utéruscol de l'utérus, du sein, du côloncôlon-rectumrectum, de l'ovaireovaire et de certaines leucémiesleucémies... Rappelons qu'en France, d'après une estimation du service d'épidémiologie des cancers de l'institut Gustave Roussy, le nombre de décès dus au tabac serait de 73.000 par an. Faudrait-il revoir ce chiffre à la hausse ?