Une nouvelle petite molécule offre des résultats intéressants pour limiter la neurodégénérescence et soulager les symptômes caractéristiques de la sclérose en plaques. Étudiée dans des modèles de souris, l’avancée pourrait déboucher sur des essais cliniques sur l’Homme.
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La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique progressive et auto-immune pour laquelle il n'existe pas encore de traitement curatifcuratif. Ses symptômes entravent largement la qualité de vie des patients, qui souffrent de problèmes de coordination et de cognition, de faiblesse musculaire -- voire de paralysie -- et de dépression.
Il faut savoir que tous les traitements médicamenteux actuels contre la SEP ciblent le système immunitaire, pour la simple raison que ce serait l'inflammationinflammation du système immunitaire qui endommagerait la myéline. Cette dernière est une gaine protectrice qui se forme autour des fibres nerveusesfibres nerveuses dans le cerveaucerveau et la moelle épinièremoelle épinière, fournissant une isolationisolation électrique qui accélère la conduction des signaux dans tout le système nerveux centralsystème nerveux central et périphérique. Pourtant, la recherche montre qu'il est possible que la relation s'opère dans l'autre sens, que la neurodégénérescence précède la réponse auto-immune.
Identification d’une petite molécule neuroprotectrice
Partant de cette hypothèse, des chercheurs du Centre canadien de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) ont mené des études précliniques sur des souris, en ciblant le système du glutamateglutamate. En effet, il existe un processus (l'excitotoxicité du glutamate) au cours duquel ce neurotransmetteurneurotransmetteur entraîne une dégénérescence des neuronesneurones qui perturberait la myélinisation. « Ainsi, les antagonistes des récepteurs du glutamate empêchant l'excitotoxicité se sont révélés prometteurs dans les modèles animaux de la SEP, bien que le blocage de la signalisation du glutamate empêche des fonctions neuronales essentielles », soulignent les auteurs de la nouvelle étude publiée dans Science Advances.
Dans un premier temps, les chercheurs ont identifié une sous-unitésous-unité du récepteur AMPA -- auquel se lie le glutamate -- particulièrement impliqué dans la perte de neurones et de myélinisation. Ensuite, ils ont analysé une série des moléculesmolécules susceptibles d'inhiber la sous-unité en question pour ne garder qu'une seule petite molécule. L'heureuse élue contribue à la neuroprotection des cellules et s'est révélée efficace pour traiter les lésions nerveuses et les symptômes.
Vers une utilisation en clinique ?
« Notre composé a eu un effet stupéfiant sur le sauvetage de la myélinemyéline et de la fonction motrice dans les modèles de laboratoire, et j'espère que ces effets se traduiront en clinique pour compléter les traitements actuels et apporter un nouvel espoir aux patients atteints de SEP », a déclaré le Dr Fang Liu, chercheuse au CAMH. Le composé pourrait s'avérer utile en tant que traitement alternatif ou complémentaire aux thérapiesthérapies existantes, estime la chercheuse. « Comme dans le cas des cocktails de médicaments de chimiothérapie anticancéreuse, le ciblage simultané des voies pathologiquespathologiques de la SEP en plusieurs points peut avoir des effets synergiques et permettre d'obtenir de meilleurs résultats. »
Cette première phase préclinique a permis d'apporter des preuves d'efficacité et de tolérabilité de la petite molécule sur des modèles murinsmodèles murins. Les prochaines étapes de la mise au point du médicament comprendront d'autres recherches précliniques, notamment sur l'innocuité et la stabilité du composé. Viendront peut-être ensuite des essais cliniquesessais cliniques sur l'Homme.