Le mystère de la longévité exceptionnelle fascine depuis des siècles. Qu'est-ce qui distingue les centenaires du reste de la population ? Une étude récente lève le voile sur les secrets cachés dans leur sang. Découvrez les différences biologiques qui pourraient être la clé d'une vie plus longue et en meilleure santé.


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    Platon et AristoteAristote s'interrogeaient déjà sur le vieillissement il y a plus de 2 300 ans. Aujourd'hui, la science moderne tente de percer les secrets d'une longévité exceptionnelle. Une étude suédoise publiée dans GeroScience en octobre 2023 apporte un nouvel éclairage sur ce sujet passionnant. En analysant le sang de personnes ayant vécu jusqu'à cent ans, les chercheurs ont identifié des marqueurs biologiques distinctifs qui pourraient expliquer leur longévité hors du commun.

    Les centenaires : un phénomène en pleine expansion

    Autrefois rares, les centenaires sont désormais le groupe démographique dont la croissance est la plus rapide au monde. Leur nombre a doublé tous les dix ans depuis les années 1970. Ce phénomène soulève de nombreuses questions sur les limites de la longévité humaine et les facteurs qui déterminent une vie longue et en bonne santé.

    L'étude des centenaires présente un intérêt particulier pour les scientifiques, car elle pourrait nous aider à comprendre comment :

    • prolonger l'espérance de vie ;
    • améliorer la qualité de vie des personnes âgées ;
    • prévenir les maladies liées au vieillissement.

    En revanche, percer les secrets de cette longévité exceptionnelle n'est pas une tâche aisée. Elle implique de démêler l'interaction complexe entre prédisposition génétique et facteurs liés au mode de vie tout au long de l'existence d'une personne.

    Le sang des centenaires montre des différences majeures pouvant expliquer leur longévité exceptionnelle. © Kukhunthod, iStock
    Le sang des centenaires montre des différences majeures pouvant expliquer leur longévité exceptionnelle. © Kukhunthod, iStock

    Une étude révolutionnaire sur le sang des centenaires

    L'étude suédoise, la plus vaste en son genre à ce jour, a comparé les profils biomarqueurs de personnes ayant vécu jusqu'à cent ans avec ceux de leurs pairs décédés plus tôt. Les chercheurs ont analysé les données de santé de 44 000 Suédois âgés de 64 à 99 ans, suivis pendant 35 ans grâce aux registres nationaux.

    Parmi ces participants, 1 224 personnes (soit 2,7 %) ont atteint l'âge de cent ans. Fait remarquable, 85 % des centenaires étaient des femmes. L'étude a examiné douze biomarqueurs sanguins liés à l'inflammation, au métabolisme, aux fonctions hépatique et rénale, ainsi qu'à la malnutrition et à l'anémieanémie potentielles.

    Catégorie

    Biomarqueurs étudiés

    Inflammation

    Acide uriqueAcide urique

    Métabolisme

    CholestérolCholestérol total, glucoseglucose

    Fonction hépatique

    Alat, Asat, albuminealbumine, GGT, Alp, LD

    Fonction rénale

    CréatinineCréatinine

    Anémie

    FerFer, TIBC

    Les différences clés dans le sang des centenaires

    Les résultats de l'étude ont révélé des différences subtiles, mais significatives dans le profil sanguin des centenaires par rapport à leurs pairs :

    1. Niveaux plus bas de certains biomarqueurs : les personnes ayant atteint 100 ans présentaient généralement des taux inférieurs de glucose, de créatinine et d'acide urique dès l'âge de 60 ans.
    2. Absence de valeurs extrêmes : les centenaires avaient rarement des valeurs très élevées ou très basses pour la plupart des biomarqueurs. Par exemple, peu d'entre eux avaient un taux de glucose supérieur à 6,5 ou un taux de créatinine supérieur à 125 plus tôt dans leur vie.
    3. Impact sur la probabilité d'atteindre 100 ans : dix des douze biomarqueurs étudiés étaient liés à la probabilité de devenir centenaire, même après prise en compte de l'âge, du sexe et des maladies.

    Ces découvertes suggèrent un lien potentiel entre la santé métabolique, la nutrition et une longévité exceptionnelle. Bien que l'étude ne permette pas de tirer des conclusions sur les facteurs génétiques ou liés au mode de vie responsables de ces valeurs de biomarqueurs, elle ouvre de nouvelles pistes pour la recherche sur le vieillissement en bonne santé.

    Implications pour la santé et la longévité

    Les résultats de cette étude soulèvent des questions importantes sur la manière dont nous pouvons influencer notre longévité. Bien que les différences observées soient relativement modestes, elles suggèrent que certains facteurs peuvent être modifiés pour améliorer nos chances de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

    Voici quelques implications pratiques de ces découvertes :

    1. Surveiller régulièrement ses biomarqueurs sanguins, en particulier après 60 ans.
    2. Porter une attention particulière aux niveaux de glucose, de créatinine et d'acide urique.
    3. Adopter un mode de vie favorisant une bonne santé métabolique.
    4. Maintenir une alimentation équilibrée pour prévenir la malnutrition.

    Il est capital de noter que si ces facteurs biologiques jouent un rôle, la chance intervient probablement aussi dans l'atteinte d'un âge exceptionnel. Néanmoins, les différences observées dans les biomarqueurs longtemps avant le décès suggèrent que les gènesgènes et le mode de vie ont une influence significative sur notre longévité.

    En fin de compte, cette étude novatrice nous rappelle que la quête de la longévité est un voyage complexe, influencé par une multitude de facteurs. Bien que nous ne puissions pas tous devenir centenaires, comprendre les secrets du sang des personnes exceptionnellement âgées pourrait nous aider à vivre des vies plus longues et plus saines.