Simone Biles était l'une des athlètes les plus attendues des JO de Paris. Sans surprise, elle s'est imposée grâce à des performances exceptionnelles qui ont de quoi laisser pantois tout le monde, scientifiques inclus. Le site livescience s'est penché sur les secrets de ce succès hors norme.
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Lorsque Simone Biles a fait son retour en compétition olympique sous les voûtes du Grand Palais, Paris - et le reste du monde - a retenu son souffle. À 27 ans - âge quasi canonique dans le monde très fermé de la gymnastique de haut niveau - et du haut de son 1,42 m, l'Américaine a de nouveau brillé en emmenant son équipe sur la plus haute marche du podium, remportant son huitième titre olympique. Huit ans après les Jeux de Rio qu'elle avait quittés en cours de route, celle que l'on considère comme l'une des plus grandes gymnastes de tous les temps a mis tout le monde d'accord... mais comment expliquer ses exploits ?
S'étirer avant le sport aide-t-il vraiment à éviter les blessures ? La réponse dans cet épisode de Science ou Fiction. © Futura
Le site livescience a mené l'enquête auprès de plusieurs experts, qui pointent en premier lieu un entraînement intensif de son système neuromusculaire. Cet entraînement implique une compréhension aiguë de son corps et des signaux qui y arrivent, ainsi qu'une mémoire musculaire exceptionnelle et une base de force et de conditionnement phénoménale.
Simone Biles étonne avec son nouveau triple double au sol. © Team USA, YouTube
Un entraînement intensif précoce
Simone Biles a commencé la gymnastique à l'âge de six ans - un âge normal dans ce milieu, où les enfants profitent de la plasticité de leur cerveau pour développer des compétences et des réflexes très jeunes. Un des éléments cruciaux de la formation des gymnastes est la proprioception - la capacité de sentir la position de son corps dans l'espace, grâce à des signaux des muscles, tendons et articulations.
Lors de ses performances, Biles utilise des récepteurs spécialisés pour des ajustements rapides et inconscients. Pour atteindre un tel niveau d'automaticité dans ses mouvementsmouvements, elle doit s'entraîner de manière extrêmement rigoureuse, en progressant étape par étape pour chaque exercice, d'une fosse en moussemousse aux routines sur le sol de gymnastique.
À ces facteurs s'ajoutent l'importance de la concentration externe pour améliorer l'apprentissage moteur, ainsi qu'un entraînement isométriqueisométrique et la capacité à absorber les forces lors des atterrissages. Biles possède une combinaison rare de fibres musculairesfibres musculaires à contraction rapide et de force isométrique - quand le muscle se contracte sans mouvement, ce qui lui permet d'exécuter des mouvements complexes avec efficacité et puissance.
Simone Biles - Barres asymétriques - Championnats du monde 2018 - Finale de l'épreuve. © USA Gymnastics
S'entraîner, seulement 2/3 de son temps
Au-delà des compétences techniques et de la force physiquephysique, Biles consacre également une part importante de son temps à des aspects externes aux compétences seules : la flexibilité, la nutrition, la récupération, le bien-être mental et la réhabilitation des blessures ne prennent que 10 % de temps aux gymnastes amateurs, quand des athlètes du niveau de Simone Biles peuvent y consacrer jusqu'à 30 % de leur temps. Une approche holistique cruciale dans une carrière aussi longue que la sienne.
Enfin, Simone Biles peut compter sur une résiliencerésilience mentale hors norme, notamment illustrée par sa décision de se retirer des épreuves des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 en raison de « twisties », un phénomène psychologique désorientant et dangereux pour les gymnastes, qui n'arrivent plus à se repérer en l'airair. La capacité de Simone Biles au plus haut niveau témoigne de son endurance et d'un mental d'acieracier, essentiel pour résister à la pressionpression induite par une compétition du niveau des JO.