Le partenariat entre Coca-Cola et les JO de Paris 2024 fait l'objet de fortes critiques... Après les préoccupations concernant l'impact écologique lié à l'utilisation de plastique, des spécialistes en santé publique dénoncent l'association du Comité international olympique (CIO) avec le géant américain, soulignant que les produits sucrés contribuent à l'obésité et au diabète.


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    Coca-ColaCoca-Cola est l'un des sponsors les plus anciens des Jeux olympiques, qu'il parraine depuis l'édition de 1928. « En continuant de s'associer avec Coca-Cola, le mouvementmouvement olympique risque d'être complice de l'aggravation d'une épidémie mondiale de mauvaise alimentation, de la dégradation de l'environnement et du changement climatiquechangement climatique », écrivent deux chercheuses, Trish Cotter et Sandra Mullin, dans la revue BMJ Global Health.

    Des produits mauvais pour la santé aux JO

    Concernant l'édition actuelle à Paris, le géant américain des sodas a déjà été mis en cause pour son usage intensif de récipients en plastique, qu'il justifie par des contraintes « techniques et logistiques ». L'article du BMJ Global Health, lui, met l'accent sur les problématiques de santé, soulignant que Coca-Cola vend des boissons sucrées « à l'intérêt nutritionnel faible ou inexistant ».

    Les sodas sont « l'un des principaux moteurs » de pathologies répandues dans le monde entier comme l'obésité ou le diabète, soulignent les auteurs, qui appellent le Comité international olympique (CIO) à rompre ses liens avec Coca-Cola. Interrogé par l'AFP, le groupe a dit « adapter en permanence sa gamme de produits en réduisant les sucres ajoutés ». Il a également estimé que ses financements aux JO sont « cruciaux pour permettre aux athlètes du monde entier de s'entraîner, de se préparer et de participer aux Jeux ».

    Les sodas sont reconnus mauvais pour la santé. © Klyaksun, Getty images
    Les sodas sont reconnus mauvais pour la santé. © Klyaksun, Getty images

    La stratégie de « sportwashing » de Coca-Cola

    Au-delà des JO, l'article du BMJ Global Health souligne la place particulièrement importante de Coca-Cola dans les partenariats sportifs. Aucun autre groupe n'en détient autant, y compris des entreprises à l'activité liée au sport, comme Nike. Cette stratégie permet à Coca-Cola de « sportwasher » (un terme créé sur le modèle du « greenwashinggreenwashing »)) des produits mauvais pour la santé, selon les chercheuses de l'organisation de santé internationale Vital Strategies.

    Interrogé mercredi lors de sa conférence de presse quotidienne pendant les JO de Paris, le CIO s'est dit « incroyablement fier » du partenariat centenaire avec la marque. À Paris, « ils fournissent une gamme complète de produits : eau, thé, café, jus de fruits, boissons gazeuses. Il y a donc beaucoup d'options sans sucre », a déclaré Anne-Sophie Voumard, directrice des services de marketing et de télévision.

    La ministre des Sports française, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà été critiquée fin 2023, notamment par des médecins, pour avoir publié des photos d'elle en compagnie de représentants de Coca-Cola. Elle avait reconnu un choix malheureux en matièrematière d'image, en récusant toute complaisance avec le groupe.