La prochaine pandémie sera-t-elle provoquée par un champignon ? Des scientifiques pourraient bien avoir trouvé le candidat idéal pour cela : un champignon pathogène humain capable de créer des mutants très virulents lorsqu'il est confronté à la température corporelle des mammifères...


au sommaire


    Les champignons auront-ils raison de nous ? La question, très sérieuse, a inspiré le jeu vidéo et la série à succès The Last of Us. Et pour cause : les traitements pour s'en débarrasser sont très limités. Il n'existe pas de vaccins, les antifongiques sont rares et la résistancerésistance des champignonschampignons à ces produits va en augmentant. En bref, ce pan du vivant est sous très haute surveillance des scientifiques du monde entier.

    C'est ainsi que des chercheurs chinois ont eu la mauvaise surprise de découvrir qu'une nouvelle espèceespèce de champignons avait infecté deux patients inconnus l'un de l'autre, tous deux décédés de causes différentes, sans que l'on sache si le coupable a joué un rôle dans leur mort. Baptisé Rhodosporidiobolus fluvialis, ce dernier gagne en dangerosité en même temps que les températures augmentent. Ainsi, confronté à celle du corps humain, il se révèle résistant à trois antifongiques utilisés en première intention : le fluconazole, l'amphotéricine B et la caspofungine.

    Les infections fongiques, une menace majeure induite par le réchauffement climatique

    Et ce n'est pas tout : des expériences menées sur des souris ont montré qu'il pouvait donner naissance à des mutants hypervirulents. En fait, il était capable de muter 21 fois plus vite dans un environnement à 37 °C que dans un environnement à 25 °C. Des nouvelles qui inquiètent les auteurs de l'étude, parue dans la revue Nature Microbiology et dans laquelle ils ont averti que « le réchauffement climatiqueréchauffement climatique pourrait favoriser l'évolution de nouveaux pathogènes fongiques ».

    « C'est une découverte aussi remarquable qu'inattendue, qui est de mauvais augure pour l'avenir » a, de son côté, réagi David Denning, chercheur en maladies infectieuses à l'université de Manchester qui n'a pas participé à l'étude dans les colonnes de Science. Pour autant, plusieurs membres de la communauté scientifique ont appelé à ne pas tirer de conclusions hâtives, puisque rien n'indique que ce champignon soit capable, à ce jour, de se diffuser à grande échelle au sein de la population.