La plupart des virus de la grippe aviaire n’infectent pas les Hommes. Mais certains, comme H5N1 ou H7N9, ont déjà provoqué des cas graves. Et aujourd’hui, la Russie rapporte un premier cas de transmission à l’Homme de la souche H5N8 qui circule notamment dans le sud-ouest de la France. Affaire à suivre…
au sommaire
Alors que dans les Landes, plusieurs centaines de milliers de canards ont déjà été abattues pour stopper la propagation de la grippe aviaire dans les élevages français, l'agence sanitaire russe Rospotrebnadzor a annoncé ce week-end avoir observé une toute première infection d'un homme par le virus H5N8. Ce sont plus exactement sept ouvriers d'une usine de volaille dans le sud du pays qui ont été diagnostiqués positifs. Ils auraient tous contracté le virus par les volailles en décembre dernier. Sans toutefois avoir développé de réels symptômes.
Jusqu'alors, la souche H5N8 hautement contagieuse et mortelle pour les oiseaux n'avait jamais été signalée chez les humains. L'information, qualifiée d'« importante », mais qui reste à confirmer, a été transmise à l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS). Les experts russes estiment que la mutation qui a permis au virus de passer des volailles à l'Homme ne lui permet pas encore de passer de l'Homme à l'Homme. Mais que cette détection précoce nous offre du temps pour préparer notre réaction à une possible nouvelle mutation du virus.
Des études en cours en France
Dans les médias, quelques experts français ont réagi à l'annonce. Pour Gwenael Vourc'h, responsable de la recherche à l'Institut national de recherche pour l'agricultureagriculture, de l'alimentation et de l'environnement (Inrae), par exemple, les cas russes sont peut-être « la pointe de l'iceberg ». François Renaud, chercheur en biologiechercheur en biologie de l'évolution au CNRS, de son côté, ne semble « pas particulièrement inquiet ». Selon lui, les leçons que nous a apprises la pandémie de Covid-19 nous aideront à « arrêter immédiatement cette potentielle nouvelle épidémie ».
Le ministère de l'Agriculture français a, de son côté, publié un communiqué rassurant. Il précise qu'« aucune des analyses réalisées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (AnsesAnses) n'a montré de propriétés laissant craindre un risque de transmission à l'Homme du virus de l'influenza aviaire présent sur des volailles en France ». Des études sont toutefois en cours pour comparer les virus détectés sur les personnes contaminées en Russie avec ceux circulant parmi les volailles françaises. Les résultats seront communiqués « dès que possible ».