Il y a du nouveau concernant l’évolution de la grippe aviaire. Le virus H5N1 s’était propagé dans les élevages de vaches laitières américains ces dernières semaines, et il a maintenant été détecté dans du lait pasteurisé. Les autorités américaines se montrent rassurantes vis-à-vis d’un risque pour les consommateurs.


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    Des traces du virus H5N1 ont été identifiées dans du lait de vachevache (pourtant pasteurisé) aux États-Unis, selon un communiqué de l'Agence américaine du médicament (FDA) du 23 avril 2024. Au cours d'une vaste enquête nationale, les particules virales ont été découvertes dans « le lait provenant d'animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères ». La grippe aviaire avait déjà été détectée dans du lait cru - dont la consommation est déconseillée par les autorités sanitaires - mais le processus de pasteurisation « est généralement censé éliminer les agents pathogènes à un niveau qui ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs », rapporte la FDA.

    Les tests d’évaluation des risques continuent

    L'agence américaine justifie la présence du virus dans le lait pasteurisé en précisant que si la pasteurisation est susceptible d'inactiver le virus, le processus ne devrait pas éliminer la présence de particules virales. C'est pourquoi le test quantitatif d'amplification en chaîne par polymérase (qPCR) a révélé la présence de virus dans certains échantillons collectés. « Étant donné que les résultats de la qPCR ne représentent pas le virus réel susceptible de constituer un risque pour les consommateurs, la FDA poursuit l'évaluation de tout résultat positif au moyen de tests d'inoculation d'œufs », selon le communiqué. Ces tests consistent à injecter un échantillon dans un œuf de poule embryonné et à vérifier si un virus actif se réplique.

    À ce jour, un seul cas d'une personne exposée à des animaux infectés a été associé à ce foyer chez les vaches laitières et les CDC (Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention) affirment que le risque pour le grand public reste faible. Des résultats provenant de plusieurs études devraient être disponibles dans les prochaines semaines. En attendant, la FDA continue d'indiquer que « sur la base des informations dont nous disposons actuellement, notre approvisionnement en lait commercial est sûr ».


    L'évolution rapide de la grippe aviaire fait craindre une « pandémie sévère »

    Article de Camille AuchèreCamille Auchère, publié le 19 avril 2024

    L'évolution rapide de la grippe aviairegrippe aviaire inquiète les autorités et les scientifiques. L'OMS a fait part de ses craintes sur l'évolution de la situation ce jeudi, à Genève. Des avertissements qui laissent entrevoir un scénario déjà-vu où les gouvernements ne seraient pas prêts face à une menace pourtant bien réelle.

    L'évolution du virus de la grippe aviaire suscite de plus en plus d'inquiétudes, au point que Jeremy Farrar, scientifique en chef de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé, s'est exprimé ce jeudi 18 avril à Genève.

    Initialement identifié chez les volailles et les canards, le virus H5N1virus H5N1 a, en effet, développé la capacité d'infecter les mammifèresmammifères. Pour la première fois au début du mois d'avril, on apprenait la contaminationcontamination d'un humain par des vaches laitières. Il s'agit du tout premier cas confirmé de transmission de la grippe entre l'humain et un autre mammifère. Jusqu'à présent, ces derniers n'avaient été infectés que par des oiseaux.

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    « La grande préoccupation, évidemment, est qu'en infectant ainsi les canards et les poulets - et désormais un nombre croissant de mammifères - ce virus évolue et développe la capacité d'infecter les humains, a pointé Jeremy Farrar. Et puis, de manière critique, la capacité à passer à une transmission interhumaine ».

    Un taux de mortalité supérieur à 50 %

    De son côté, la présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, Brigitte Autran, a cherché à apaiser les craintes soulevées par ces déclarations. « La situation deviendra vraiment inquiétante si des porcs sont contaminés par le virus de la grippe aviaire, puisque cela signifierait que le virus a évolué et pourrait également toucher l'Homme », a-t-elle tempéré sur France Info.

    Reste qu'avec 888 cas recensés depuis le début de l'année 2023, 463 décès sont survenus, faisant grimper le taux de mortalité de l'infection à 52 %, peut-on lire dans le dernier rapport de l'OMS. Un chiffre suffisamment inquiétant pour que l'organisation appelle à s'armer dès maintenant.

    « Je crois que nous devons nous assurer que si le virus H5N1 se transmettait à l'Homme par transmission interhumaine, nous soyons en mesure de réagir immédiatement en offrant un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux diagnosticsdiagnostics », a prévenu Jeremy Farrar. Et Brigitte Autran de reconnaître qu'il s'agit de « la maladie la plus à risque de développer une pandémiepandémie sévère ».

    Des alertes suffisamment inquiétantes pour pousser, espérons-le, les gouvernements à rattraper leur retard dans la recherche d’un vaccin pour l'humain, alors que les autorités sanitaires ne seraient pas, à ce stade, en capacité de diagnostiquer le H5N1.