La part des ingrédients au pouvoir sucrant a baissé depuis 2010 dans les produits vendus en France, ont indiqué ce mardi les autorités sanitaires. Malgré cette diminution, leur conclusion est claire : les aliments ne sont pour autant pas moins sucrés.
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L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, a étudié de 2008 à 2020 la composition de plus de 50 000 aliments transformés, sucrés comme salés, pour évaluer la fréquence à laquelle ils comportent des ingrédients sucrants.
77 % des produits contiennent un agent sucrant
Résultat : les trois-quarts des produits contiennent au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Toutefois, l’agence note « une baisse de l'utilisation des ingrédients sucrants au cours des 10 dernières années ». Ces derniers comprennent non seulement le classique sucre blanc - le saccharosesaccharose - mais aussi des édulcorants comme l'aspartame, ainsi que des sirops et jus de fruits. « Cette tendance est en partie liée à des reformulations de produits par les industriels [...]. Les sirops de sucres ou les édulcorants de synthèse sont nettement moins utilisés », indique l'Anses. Mais elle prévient qu'il ne faut pas en conclure à une baisse générale de la teneur en sucre des aliments.
Moins de sucre ne veut pas dire moins sucré
Et pour cause : l'étude examine seulement la nature et la fréquence des ingrédients inclus, mais pas les quantités utilisées, « rarement indiquées sur les emballages ». Comme le précise dans un communiqué Julie Gauvreau-Béziat, cheffe de l'unité observatoire des aliments, « la suppression d'un ingrédient sucrant peut aller de pair avec la révision de la proportion des autres ingrédients » . Il n'est donc pas possible de tirer des conclusions en matièrematière de santé publique. En revanche, l'Anses a publié simultanément une autre étude qui se concentre sur les boissons sans alcoolalcool. Un réel recul de la teneur en sucre est observé, dans les années 2010, sur les 4 500 références de sodas, boissons aux fruits et eaux aromatisées inspectées.
Ces résultats découlent de la mise en place de mesures visant à réduire les taux de sucres : « Un accord collectif a en effet été instauré entre les principaux industriels du secteur et les pouvoirs publics pour diminuer de 5 % le taux moyen de sucres », précise l'Anses. Depuis 2018, une taxe proportionnelle à la teneur en sucres ajoutés s'applique sur ces produits : des leviers législatifs existent donc pour lutter contre des enjeux majeurs de santé publique, comme l’obésité et le diabète.