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"Pour la première fois, il a été possible de déterminer, sur la base des lignées génétiques de la population malgache, ses origines géographiques probables, avec un haut degré de confiance," indique le Dr Matthew Hurles, du Wellcome Trust Sanger Institute. Cette population s'avère être un mélange à 50/50 de deux groupes ancestraux. "Il est important de réaliser que ces lignées se sont mélangées durant des siècles depuis le peuplement de l'île," ajoute-t-il. Les indices archéologiques montrent que ce peuplement est récent : il remonte à 1.500 ans.
Afin de mener leurs travaux, l'équipe de chercheurs, appartenant aux universités de Cambridge, Oxford et Leicester, s'est basée sur deux types de marqueurs d'ADN : les chromosomes Y, hérités seulement par les hommes, et l'ADN mitochondrialADN mitochondrial, hérité seulement par les femmes. Ils ont ainsi étudié le degré de similarité génétique entre les malgaches et les diverses populations de l'océan Indien. La série de chromosomes Y non africains trouvés chez les Malgaches était beaucoup plus proche de la série des individus de Bornéo que de n'importe quelle autre population. "De manière similaire, il s'est avéré, par le biais de l'ADN mitochondrial, que les centres de gravitégravité des origines étaient les îles de l'Asie du Sud-Est ou l'Afrique sub-saharienne", explique le Dr Peter Foster, de l'Institut McDonald pour la recherche archéologique (Université de Cambridge).
"La langue malgache suggérait déjà des connexions indonésiennes, la langue la plus proche étant la langue Maanyan, parlée au sud de Bornéo," indique Hurles. L'étude génétique va dans le sens de cet argument linguistique. En outre, la structure de la population de Madagascar constitue un aperçu fascinant de l'histoire humaine, en termes de mouvementmouvement et de mélange, et un témoignage des capacités remarquables des populations anciennes à entreprendre de longues migrations à travers l'océan. Les substantiels déplacements qui eurent lieu à partir de l'Asie du Sud-Est lors d'une période allant de moins 2.000 à moins 1.500 ans par rapport à aujourd'hui, tels que suggérés par l'étude, constituent une illustration des migrations à partir de cette région en direction du Pacifique, de la Micronésie et de la Polynésie, 1.000 ans plus tôt.