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Ainsi, le régime et le comportement d'une mère peuvent profondément affecter la santé future d'un enfant sans que soit altérée sa séquence ADN, indiquent de nombreux chercheurs. Ce phénomène est appelé programmation fœtale. Une alimentation pauvre peut par exemple affecter les organes en formation ; le fœtus fait alors des compromis pour survivre, fait remarquer Stephen Ford, qui étudie la programmation fœtale à l'Université du Wyoming (Laramie, Etats-Unis). De tels compromis peuvent se traduire par exemple par un pancréas doté d'une moindre capacité à traiter l'insuline, d'où une prédisposition au diabètediabète.
L'hypothèse selon laquelle notre mode de vie et notre environnement influencent le génomegénome va à l'encontre de l'hypothèse d'un ADN dictant notre développement et notre fonctionnement biologique. L'ADN est une moléculemolécule avec laquelle le reste de la biologie interagit, déclare Aravinda Chakravarti, qui étudie le maladies génétiquesmaladies génétiques à l'Université Johns Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis). Les changements chimiques de l'ADN, qui activent ou désactivent les gènesgènes, sont considérés comme régissant cette rétroactionrétroaction. Ces changements sont appelés changements épigénétiques.
Ainsi, pour des jumeaux identiques, des expériences qui diffèrent, concernant le stade de l'embryonembryon ou de l'enfance, peuvent susciter des phénomènes épigénétiques engendrant des variations dans l'apparence physiquephysique, la personnalité ou encore le risque de maladie. Un autre exemple est intervenu l'an dernier avec le premier chat cloné. Le cloneclone était identique génétiquement à son original, mais sa couleurcouleur différait. Les gènes contribuant à la couleur pourraient avoir été activés différemment, selon son créateur, Mark Westhusin, de la Texas A&M University in College Station (Etats-Unis). Les effets épigénétiques du mode de vie et du régime alimentaire peuvent même avoir un impact sur la descendance, par exemple en faisant varier le risque pour celle-ci de contracter telle ou telle maladie.
L'ADN ne peut permettre de prédire notre aspect ni notre destinée. En fait, la séquence d'ADN renseigne peu sur les protéinesprotéines qu'elle code. Les protéines présentent une quantité tellement importante d'aspects qu'il n'est pas possible, en ayant accès à la séquence du génome, de prédire, précise Sam Hanash, de l'Université du Michigan (Ann Arbor, Etats-Unis). Un simple gène peut créer des dizaines ou même des centaines de protéines différentes, si l'on se réfère à la manière dont la cellule lit l'information génétique et dont les protéines sont chimiquement modifiées. Ces modifications peuvent en outre dicter les associations entre protéines. Et des altérations de protéines peuvent conduire à des maladies, même sans instruction génétique connue.