Le baromètre 2024 publié par l’association Femtech France et Wavestone met en lumière les avancées en matière d’innovations au service de la santé des femmes.


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    Longtemps délaissée par la recherche médicale, la santé des femmes connaît un essor actuellement sous l’impulsion de la femtech. Le terme fait référence à toutes les innovations en santé des femmes : objets connectés, applicationsapplications mobilesmobiles, logicielslogiciels de santé, plateformes éducatives, etc. Alors que le marché est particulièrement développé aux États-Unis et au Royaume-Uni, il commence à se faire une place en France comme le révèle le baromètre 2024 publié par l'association Femtech France et Wavestone.

    Découvrez l'interview de Marine Van den Bussche, co-fondatrice de Smoon, une marque de culottes menstruelles écolos. © Futura

    Une évolution de 22 % des start-up femtech en France

    Les 140 start-upstart-up femtech françaises répertoriées au 30 avril 2024 montrent une évolution de 22 % par rapport à 2023. Les trois catégories de santé les plus représentées sont la santé menstruelle, la santé globale, puis ex aequo les pathologies chroniques et la santé pelvienne. À l'inverse, certaines sont encore sous-adressées en France comme la ménopause, les maladies cardiovasculaires, qui sont pourtant la première cause de mortalité des femmes en France. Parmi les leaders, on retrouve Perifit et Fizimed, avec leurs sondes de rééducation du périnée et des tire-lait, et Apricity, la clinique virtuelle de fertilité. À noter que 64 % des start-up interrogées prévoient un remboursement par l'Assurance maladie et, parmi elles, 20 % ont déjà entamé les démarches.

    La femtech dédiée à la santé des femmes se développe. © drubig-photo, Fotolia
    La femtech dédiée à la santé des femmes se développe. © drubig-photo, Fotolia

    Les start-up femtech s’attaquent au sport

    En cette année olympique, l'étude a choisi de faire un focus tout particulier sur la pratique sportive féminine et les solutions innovantes proposées par les start-up femtech. En France, en effet l’écart entre femme et homme dans le domaine se resserre, puisque la pratique régulière est de 58 % pour les premières contre 62 % pour les seconds. Une évolution qui ne se ressent pourtant pas dans la recherche clinique, puisque les femmes ne représentent que 35 % des participantes aux études des sciences du sport. « Or, les problèmes liés au manque de connaissance sur la physiologie féminine sont nombreux et leur impact sur les performances sportives indéniable », explique le programme EMPOW'HER (Exploring Menstrual Periods Of Women athletes to Escalate Ranking)) qui a été mis en place pour une meilleure individualisation de l'entraînement.

    L’enjeu est à la fois social et économique

    L'enjeu social mais aussi économique de la femtech est considérable, car le coût des inégalités femmes-hommes est de 1 000 milliards de dollars par an selon le McKinsey Health Institute. Son rapport souligne aussi qu'investir un dollar en santé des femmes rapporterait trois dollars, car cela permettrait un retour des femmes malades sur le marché du travail. Le sujet commence en tout cas à évoluer dans le bon sens. Après le Royaume-Uni et son Research Challenge de 50 millions de livres pour améliorer la santé maternelle, le président américain Joe Biden a demandé récemment à son Congrès de débloquer 12 milliards de dollars afin de créer un fond dédié à la recherche en santé des femmes.