Les violences sexuelles au travail marquent la santé mentale et physique des femmes qui en sont victimes. Une étude récente indique que ces dernières sont exposées à un risque accru d'hypertension après avoir été agressées.
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Malheureusement, les violences envers les femmes sont communes, que ce soit des agressions sexuelles, du harcèlement ou de la violence verbale. Ces évènements traumatiques constituent un facteur de risque, de plus en plus considéré par les médecins, dans le développement de maladies mentales, mais aussi physiquesphysiques. Les traumatismes ayant lieu durant l'enfance et les viols par un proche sont particulièrement étudiés. Mais les femmes subissent d'autres formes de violence moins visibles, notamment sur leur lieu de travail.
Une étude financée par le National Institutes of Health (NIH) et publiée récemment dans Journal of the American Heart Association s'est intéressée aux conséquences des violences sexuelles dans le cadre du travail subies par des infirmières. Les conclusions de ce suivi, qui a duré sept ans, indiquent que les victimes ont plus de risques de développer de l'hypertension artérielle, un catalyseurcatalyseur bien connu des maladies cardiovasculaires.
Des conséquences sur la santé mentale et physique des victimes de violences sexuelles
Depuis 1989, le NIH mène une étude de grande ampleur sur la santé des infirmières (l'étude NHS II). Plus de 110.000 femmes, âgées de 20 à 40 ans, y participent. En 2008, un sous-groupe de 50.000 femmes est créé pour étudier les effets des violences sexuelles et d'autres traumatismes.
L'étude présentée ici a suivi environ 30 000 de ces femmes, de 2008 à 2015. Elles ont renseigné leurs expériences de violence ou d'harcèlement sexuel via un formulaire standard. Parmi elles, 7 096 infirmières ont développé de l'hypertension, soit 21 % de l'effectif, au terme du suivi ; 23 % d'entre elles ont subi une agression sexuelle, 12 % du harcèlement sexuel et 6 % les deux sur leur lieu de travail. En comparaison aux femmes qui n'ont pas vécu ces expériences traumatiques, les victimes d'agression et de harcèlement sexuel ont un risque plus important d'avoir de l'hypertension au cours de la vie (HR ou hazard ratio : 1,21), suivies des victimes de harcèlement sexuel (HR : 1,15) et des victimes d'agression sexuelle (HR : 1,11). Ce risque perdure après ajustement avec d'autres paramètres comme le mode de vie ou les maladies chroniques.
Un facteur de risque sous-estimé
Bien que l'étude souffre de certaines limites - notamment dans les données qui sont rapportées par les victimes elles-mêmes et qui manquent de précision sur les violences subies et la sévérité de l'hypertension - elle souligne que les violences sexuelles envers les femmes sur leur lieu de travail, quel que soit leur âge, sont associées à un facteur de risque accru d'hypertension, au même titre que d'autres violences psychosociales.
« Cette étude souligne pourquoi il est important pour la recherche en santé d'examiner les expériences des femmes en matièrematière d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel au travail. De futures recherches pourront s'appuyer sur ces résultats pour déterminer si la violence sexuelle et l'hypertension artérielle sont liées de manière causale et identifier un éventuel mécanisme sous-jacent », conclut Laura Rowland, chercheuse au National Institute of Mental Health.