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Autorisée depuis 1967 en France, la pilule contraceptive est utilisée par la majorité des femmes. Mais avec la polémique sur les pilules de 3e et 4e générations, elle est de moins en moins utilisée, au profil d’autres méthodes de contraception. © Ceridwen, Wikipédia, cc by sa 2.0
Les pilules de 3e et 4e générations ont fait l'objet d'une controverse importante à la fin de l'année 2012, à propos du risque de thrombose veineuse associé à leur utilisation. Quelles en ont été les conséquences sur la contraception en France ? Pour le savoir, des chercheurs du CNRS ont examiné les résultats de l'enquête Fecond concernant les évolutions récentes en matièrematière de pratiques contraceptives.
Leur analyse montre que le débat médiatique sur les pilules n'a pas entraîné de désaffection vis-à-vis de la contraception. En effet, parmi les femmes concernées, ni stériles, ni enceintes, ayant des rapports hétérosexuels et ne voulant pas d'enfant, seules 3 % n'utilisaient aucun moyen contraceptif en 2013, soit la même proportion qu'en 2010. Cependant, « près d'une femme sur cinq déclare avoir changé de méthode depuis le débat médiatique », expliquent les scientifiques.
Le recours à la contraception oralecontraception orale a fortement baissé, passant de 50 % en 2010 à 41 % en 2013, une baisse qui concerne uniquement les pilules de 3e et 4e générations. Certaines femmes, notamment les plus jeunes, se sont reportées sur les pilules de seconde génération, tandis que d'autres ont opté pour le stérilet (les plus diplômées), le préservatif ou pour des méthodes dites naturelles comme l'abstinence périodiqueabstinence périodique ou le retrait (les plus précaires). Les événements médiatiques et politiques impliquant la pilule semblent donc avoir contribué à une diversification des pratiques contraceptives mais aussi à une recomposition des inégalités socio-économiques autour de l'accès à la contraception.