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Dans cette étude, des chercheurs du Joslin Diabetes Center, à Boston (États-Unis), ont voulu savoir si des micro-organismes pouvaient produire des peptides ressemblant à l'insuline. En cherchant dans les bases de donnéesbases de données de génomes viraux, ils ont trouvé quatre virus qui possédaient des séquences ressemblant à l'insuline. Ces virus proviennent d'une famille connue pour infecter des poissonspoissons et des amphibiensamphibiens, mais pas spécialement des humains.
Les chercheurs ont produit ces peptides viraux et ont trouvé qu'ils se liaient aux récepteurs de l'insuline humains, ainsi qu'au récepteur d'une moléculemolécule proche, l'IGF-1 (insulin-like growth factor-1). Les molécules stimulaient les voies de signalisation intracellulaires généralement activées par l'insuline et l'IGF-1. Si les peptides étaient injectés à des souris, leur glycémieglycémie baissait, ce qui montre qu'ils avaient le même effet que l'insuline.
Les hormones virales activent les cellules comme l'insuline
L'analyse de bases de données de virus de l'intestin humain suggère que nous pourrions être exposés à ces virus, comme le souligne dans un communiqué Ronald Kahn, un des auteurs de ces travaux : « Il est possible que les humains soient exposés à ces virus en mangeant du poisson ». Pour le chercheur, cette découverte pourrait ne représenter que la partie émergée de l'iceberg, tellement le nombre de virus infectant l'Homme est important : « On pense qu'il y a plus de 300.000 virus pouvant infecter ou être transportés chez les mammifèresmammifères, et seulement 7.500 d'entre eux, ou environ 2,5 %, ont été séquencés. Ainsi, nous nous attendons certainement à trouver beaucoup plus d'hormoneshormones virales, y compris plus d'insulines virales, à l'avenir ».
Ces résultats posent de nombreuses questions sur l'origine du diabète : des molécules microbiennes analogues à l'insuline favoriseraient-elles une réaction auto-immune dans le diabètediabète de type 1 ? Ou, à l'inverse, les insulines virales ont-elles un rôle protecteur ? Ces molécules pourraient aussi jouer un rôle dans des cancerscancers : si les virus présents dans l'intestin produisent des molécules proches de l'insuline, stimulent-ils la croissance des cellules intestinales et favorisent-ils des polypes ou des tumeurs intestinales ? Enfin, ces travaux pourraient trouver des applicationsapplications dans la production de nouvelles insulines.