Selon une nouvelle étude américaine, les adolescents ne sont pas égaux face à l’utilisation des réseaux sociaux. Une personnalité extravertie pourrait les protéger des symptômes dépressifs, en tout cas sur certaines plateformes.


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    Selon des estimations récentes, les réseaux sociauxréseaux sociaux rythment la vie de 79 à 95 % des adolescents américains ayant adopté au moins une plateforme de médias sociaux. En outre, le Pew Research Center (un centre de recherche américain) indique que cette utilisation est fréquente, environ 35 % d'entre eux déclarant se servir d'au moins une plateforme de médias sociaux « presque constamment ». Parmi les plateformes les plus utilisées, on retrouve YouTubeYouTube, TikTokTikTok, SnapchatSnapchat, InstagramInstagram, FacebookFacebook et X (le nouveau nom de TwitterTwitter).

    YouTube associé à des symptômes dépressifs

    Dans l'ensemble, les études sur le sujet suggèrent une relation significative entre une plus grande utilisation des médias sociaux et des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs chez les jeunes. Cet effet se vérifierait surtout pour Instagram, TikTok et YouTube. Amy Gentzler, professeure de psychologie au WVU Eberly College of Arts and Sciences (États-Unis), a cherché à savoir comment chaque individu peut être impacté à sa manière. « Les chercheurs essaient souvent de trouver des associations directes entre le temps passé sur les médias sociaux et les symptômes dépressifs. Cela se vérifie parfois, mais ce n'est pas la même association pour tout le monde. Certaines personnes peuvent être plus enclines à éprouver des sentiments négatifs que positifs lorsqu'elles utilisent les médias sociaux », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

    Son étude publiée dans le Journal of Adolescence a porté sur 237 garçons et filles de 14 à 16 ans, la plupart originaires de Virginie-Occidentale. Elle a examiné l'association entre l'utilisation des médias sociaux (totale et pour des plateformes spécifiques) et les symptômes dépressifs, en tenant compte de facteurs tels que le sexe, l'estime de soi et la personnalité des participants. Selon les résultats, YouTube a toujours été associé à des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs, indépendamment de ces facteurs.

    Chez les ados, les taux de dépression sont en augmentation constante depuis 2012 environ. © Yamasan, Adobe Stock
    Chez les ados, les taux de dépression sont en augmentation constante depuis 2012 environ. © Yamasan, Adobe Stock

    L'extraversion influence l’expérience des réseaux sociaux

    L'impact de l'utilisation d'autres plateformes dépendrait davantage de la personnalité de l'adolescent. Ainsi, on apprend que l'usage de TikTok est lié à des symptômes dépressifs plus élevés, en particulier chez les adolescents enclins à la pensée négative. Si Instagram peut ne pas affecter les adolescents extravertis, son utilisation peut augmenter les symptômes dépressifs chez ceux dont l'extraversionextraversion est faible ou moyenne. « Cela peut s'expliquer par le fait que les adolescents extravertis sont susceptibles d'avoir plus d'amis qui aimeront leurs posts et interagiront avec eux, rendant ainsi leur expérience sur Instagram plus enrichissante. En outre, les personnes extraverties ont tendance à avoir une vision plus positive et peuvent interpréter la négativité sur les médias sociaux d'une manière plus positive », précise le communiqué.

    Les chercheurs estiment qu'il est important que les adolescents réfléchissent à comment ils se sentent lorsqu'ils naviguent sur ces applicationsapplications. « Quand je fais défiler les pages, à quoi est-ce que je pense ? Est-ce que je me sens mieux ou moins bien après avoir fait défiler TikTok pendant 30 minutes ? » Ces questions de métacognition peuvent éclairer sur la santé mentale des adolescents (et des adultes) qui se servent souvent des réseaux sociaux.