La plus vase étude portant sur l’intérêt du dépistage du cancer prostatique se solde par un verdict sans appel. Les résultats publiés dans le New England Journal of Medicine ne souffrent en effet aucune contestation, et plaident en faveur du dépistage.

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    La technique du dépistage est bien au point. Il ne reste qu'à l'organiser à l'échelle de la population. © Dominique Vernier/Fotolia

    La technique du dépistage est bien au point. Il ne reste qu'à l'organiser à l'échelle de la population. © Dominique Vernier/Fotolia

    Plus de 160.000 Européens de sept pays, âgés de 55 à 69 ans, ont participé à ce travail d'envergure lancé en 1990. Les participants ont été séparés en deux groupes. Le premier a bénéficié tous les quatre ans d'un test de dépistage basé sur le dosagedosage de l'antigène prostatique spécifique (PSA). Le second n'a fait l'objet d'aucun dépistage.

    « Cette étude montre qu'il existe une différence de mortalité spécifique de 20% entre le bras systématiquement dépisté et l'autre », annonce avec enthousiasme le professeur Pascal Rischmann, Président de l'Association française d'UrologieUrologie (AFU), qui a participé à la partie française de l'étude. « C'est très important, car cela fait des années que nous nous demandons si un dépistage bien organisé du cancer de la prostatecancer de la prostate serait susceptible de réduire la mortalité. La réponse aujourd'hui, est on ne peut plus claire ! »

    Le cancer le plus dangereux chez l'homme

    Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent et la deuxième cause de mortalité par cancers chez l'homme. Mais c'est aussi la première après 50 ans. Un homme sur huit sera un jour atteint d'un cancer de la prostate. La maladie frappe 50.000 Français chaque année et en tue près de 10.000.

    A partir de 2010, le vieillissement de la population et le nombre croissant des plus de 65 ans mèneront à des chiffres encore plus élevés. Pourtant, une prise en charge précoce permettrait de guérir 95 % de ces cancers ! D'où l'importance de ces nouvelles données, qui devraient conforter les partisans d'un dépistage organisé. Récemment, une étude montrait qu'un simple test urinaire pourrait suffire à dépister le cancer de la prostate.