Que se passe-t-il lorsqu’une personne est co-infectée par le SARS-CoV-2 et un autre virus respiratoire ? Quel est le pronostic de ces patients ? Une étude anglaise a été menée sur plus de 200.000 personnes.
au sommaire
Les mesures de restrictions sanitaires ayant pour objectif de diminuer la propagation du SARS-CoV-2 ont aussi été efficaces contre la circulation des autres virus respiratoires comme celui de la grippe. À l'heure de la levée de ces mesures dans la plupart des pays, il est probable que des patients soient infectés par plusieurs virus respiratoires à la fois. Cela a déjà été observé chez certains patients avec des co-infections par le virus de la grippe et du SARS-CoV-2. Quel est le pronostic de ces patients ? Une équipe s'est penchée sur le sujet et a publié ses résultats dans la revue The Lancet le 25 mars 2022.
Une étude sur les co-infections SARS-CoV-2 et virus respiratoires
Dans cette étude, 212.466 patients anglais ont pu être inclus. La totalité d'entre eux ont été admis dans un hôpital entre le 6 février 2020 et le 8 décembre 2021 pour une infection au SARS-CoV-2. Quelque 6.965 patients ont bénéficié de tests diagnostiques d'autres virus respiratoires. Parmi eux, 583 patients ont été positifs :
- au virus de la grippe (n=227) ;
- au virus respiratoire syncytial (n=220) ;
- à des adénovirusadénovirus (n=136).
Plus de risques de formes graves et de décès
Les auteurs ont mis en évidence que les patients infectés par le SARS-CoV-2 et par le virus de la grippe avaient plus de risques qu'une ventilation mécaniqueventilation mécanique invasive soit mise en place lors de leur séjour hospitalier en comparaison avec les patients infectés seulement par le virus de la Covid-19Covid-19. Ce n'était pas le cas pour les co-infections par le SARS-CoV-2 et un adénovirus ou le virus syncytial respiratoire. Par ailleurs, les patients co-infectés par le virus de la grippe et de la Covid ou co-infectés par un adénovirus et le SARS-CoV-2 avaient plus de risques de décès. Ce n'était pas le cas pour les co-infections par le SARS-CoV-2 et le virus syncytial respiratoire.
Quelques limites
Les auteurs soulignent les limites de leur étude. Les patients présentant le plus de difficultés respiratoires ont plus de chances de bénéficier du test diagnostique des autres virus respiratoires. Cependant, après correction statistique de ce biais, le sur-risque d'installation d'une ventilation mécanique invasive lors d'une co-infection par le SARS-CoV-2 et le virus de la grippe demeure.
Par ailleurs, les données de vaccinationvaccination des patients, que ce soit contre le virus de la grippe ou contre le SARS-CoV-2 ne sont pas disponibles. Il aurait été intéressant de voir si les personnes vaccinées présentaient des formes cliniques de co-infection moins sévères que les personnes non vaccinées. Néanmoins, les auteurs concluent que leurs travaux représentent un argument supplémentaire en faveur de la vaccination des populations, contre le SARS-CoV-2 et contre le virus de la grippe à l'approche du prochain hiverhiver. De plus, il pourrait être utile de rechercher à la fois le SARS-CoV-2 et le virus de la grippe lors des tests pour identifier les patients les plus à risque de faire une forme grave de la maladie.