Depuis décembre 2022, les Chinois ont retrouvé un quotidien presque normal après l'assouplissement de la stratégie « zéro Covid » en place dans le pays depuis plus de deux ans. Cela s'est accompagné d'une flambée épidémique jamais vue en Chine. De nouveaux variants sont-ils apparus à cette occasion ?
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La pandémie de Covid-19 est née à Wuhan en Chine à la fin de l'année 2019 et, pour arrêter la propagation du SARS-CoV-2, de nombreux pays ont pris des mesures sanitaires jamais vues auparavant. Mais la Chine fut le pays où ces règles ont été parmi les plus drastiques et les plus longues. La stratégie « zéro Covid » mise en place par le gouvernement chinois en 2020 n'a été abandonnée que début décembre 2022 après des manifestations historiques de la population. En conséquence, à la levée des restrictions, la Chine a connu une explosion inédite des cas de Covid-19 ; plus de 500 000 cas quotidiens dans la seule ville de Qindao (9 millions d'habitants) selon son maire. Une donnée rapidement censurée par les autorités chinoises selon lesquelles il y a officiellement 97 701 543 cas confirmés et 117 687 décès rapportés à l'OMS depuis janvier 2020.
Avec le déconfinement et l'explosion des cas, les épidémiologistes ont surveillé de près la situation chinoise avec la crainte de voir émerger un nouveau variant du SARS-CoV-2 et sa propagation à vitessevitesse grand V puisque les Chinois sont à nouveau autorisés à voyager. Les scientifiques du Center for Diseases ControlCenter for Diseases Control (CDC) de Pékin pistent la trace génétique d'un éventuel variant dans la capitale chinoise depuis trois ans. Ils ont analysé plus de 400 séquences génétiques du coronaviruscoronavirus prélevées entre le 14 novembre et le 20 décembre 2022, exactement au moment du déconfinement de la Chine. Ont-ils observé l'émergenceémergence d'un nouveau variant ?
Un nouveau variant né du déconfinement chinois ?
Selon leurs résultats parus dans The New England Journal of Medecine, aucun variant n'est pas apparu à la suite du déconfinement. Les séquences génétiques analysées, issues de cas autochtones et d'importation, appartenaient à 90 % aux lignées BA.5.2, un variant de la famille d'OmicronOmicron qui fut prédominant à l'été dernier en France, et à BF.7, dont le nom complet est BA.5.2.1.7, un sous-variant de BA.5. Ces deux variants représentent 90 % des séquences génétiques et sont présents dans le pays depuis le 14 novembre 2022, soit quelques semaines avant le déconfinement du pays. BF.7 est même identifié depuis octobre 2022.
La Chine est actuellement le seul pays où le variant BF.7 est aussi présent -- il a été repéré dans d'autres pays mais de façon anecdotique. Avec un R0 compris entre 10 et 18,6, il est le sous-variant le plus contagieuxcontagieux dans le pays selon Li Dongzeng, médecin en chef du département des maladies infectieuses de l'hôpital YouAn, à Pékin. Les variants BQ.1, BQ.1.1 et XBB n'ont pas encore fait leur entrée en Chine à cause de la quarantaine imposée aux voyageurs étrangers à leur arrivée, selon les auteurs de l'article scientifique.
Le déconfinement n'a pas favorisé l'émergence d'un nouveau variant du coronavirus... à Pékin en tout cas. Car la limite la plus importante de cette étude est qu'elle ne se focalise que sur la capitale chinoise. Si les auteurs considèrent que la situation de Pékin est un « instantané » de celle du pays, l'émergence d'un nouveau variant ailleurs dans le pays n'est pas à exclure. Cette étude ne permet pas de conclure avec certitude sur ce point.