Sur les gènes qui protègent des formes graves de la maladie, que nous apprend la plus âgée des personnes à avoir survécu à la Covid-19 au Brésil ? Des scientifiques brésiliens ont identifié un gène dont la variante rendrait résistantes les personnes qui la porte aux dangers de la Covid-19.
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Certaines personnes n'ont toujours pas été infectées par la Covid-19. Chance, respect drastique des gestes barrières ou super pouvoir ? Leur cas intéresse depuis longtemps les scientifiques, qui avaient même lancé en 2021 un appel aux personnes résistantes à la Covid-19 pour pouvoir les étudier. Et si ce super pouvoir venait d'un gène ?
Aujourd'hui, une équipe brésilienne a identifié une variante génétique qui pourrait être impliquée dans la résistancerésistance aux formes les plus sévères de la Covid-19. En effet, des « super seniors », porteurs de cette dernière ont survécu au coronavirus malgré la présence de comorbidités importantes. Mais quel est ce gène protecteur et comment fonctionne-t-il ?
Le gène qui rend résistant à la Covid-19
Les recherches se sont concentrées dans une région précise du chromosomechromosome 6, une région très changeante qui porteporte une centaine de gènes impliqués dans l'immunitéimmunité. Le profil génétiqueprofil génétique des super seniors qui n'ont presque pas souffert de la Covid-19 a été comparé avec celui de sujets plus jeunes mais qui ont développé une forme sévère de la maladie.
Un gène en particulier semble être impliqué dans la résistance aux formes sévères de la maladie : muc22. Ce gène est impliqué dans la production du mucusmucus, une substance épaisse qui tapisse les voies respiratoires et les protège des micro-organismesmicro-organismes pathogènespathogènes. C'est un élément crucial de l'immunité non spécifique. Chez les personnes qui n'ont développé que des formes légères de la Covid-19, ce gène présente plusieurs mutations faux-sens, c'est-à-dire qui change l'acide aminéacide aminé codé. Ces variations génétiques sont encore plus fréquentes chez les super seniors résistant aux formes graves de l'infection.
« Il se peut que ces variants faux-sens interfèrent non seulement avec la production de mucus, mais aussi avec sa composition puisque les acides aminés sont changés. Nous devons mener plus d'études pour comprendre comment ils agissent pendant les infections et chez les personnes en bonne santé », précise Erick Castelli, chercheur à l'université de médecine de Sao Paulo, au Brésil. Les variants de muc22 sont aussi associés à la production d'un micro-ARNARN qui pourrait interférer avec l'ARN du coronavirus et altérer sa réplicationréplication. Cette capacité, encore à approfondir, pourrait renforcer l'effet protecteur de muc22.
Il reste à mener des études fonctionnelles pour évaluer l'impact réel des variations dans le gène muc22 sur sa biologie et découvrir les mécanismes qui se cachent derrière ce super pouvoir génétique.