Une nouvelle structure anatomique a été identifiée dans le système immunitaire. Elle apparaît à la surface de ganglions lymphatiques et servirait à combattre des infections déjà connues de l'organisme. Cette découverte pourrait avoir des applications dans l'élaboration de nouveaux vaccins.

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    Lorsqu'une personne a déjà été exposée à un agent pathogène, comme le virus de la varicelle par exemple, elle est protégée contre la même infection qui la toucherait plus tard. En 430 avant J. C., Thucydide notait déjà que des survivants de la peste à Athènes étaient protégés contre une réinfection.

    Cette mémoire immunitaire est due à la présence de cellules mémoire qui peuvent être réactivées lorsque l'organisme rencontre une seconde fois un même antigène. Mais le processus exact de réactivationréactivation des cellules mémoire n'est pas totalement connu.

    Le saviez-vous ?

    La vaccination utilise le principe de la mémoire immunitaire : en présentant artificiellement un antigène à l’organisme, elle vise à activer rapidement le système immunitaire lorsqu’il sera en contact avec l’agent pathogène « pour de vrai ».

    Dans une étude parue dans la revue Nature Communications, des chercheurs de l'institut de recherche médicale Garvan, en Australie, ont identifié le site où s'active la mémoire immunitaire : à cet endroit, les lymphocyteslymphocytes B mémoire sont prépositionnés et, une fois réactivés par l'antigène, ils prolifèrent rapidement et se différencient en cellules sécrétrices d'anticorpsanticorps, ou plasmocytesplasmocytes. C'est donc là que le système immunitairesystème immunitaire se souvient des infections passées ou des vaccinationsvaccinations.

    Cette nouvelle structure a pu être découverte en visualisant le système immunitaire en action, grâce à une microscopie 3D de haute résolutionrésolution effectuée chez des animaux vivants. Les chercheurs ont observé des structures dynamiques, minces et aplaties à la surface de ganglions lymphatiquesganglions lymphatiques de souris.

    Ces structures ont été appelées SPF pour subcapsular proliferative foci, ou foyers de prolifération subcapsulaire. Les SPF ne sont pas continuellement présents ; ils n'apparaissent que si l'organisme en a besoin pour combattre une infection déjà rencontrée. Ils sont d'ailleurs positionnés de manière stratégique pour détecter les infections très tôt.

    Les cellules immunitaires se concentrent au niveau du SPF. La bande violette représente la surface du SPF. © Imogen Moran, Tri Phan, <em>Garvan Institute of medical research</em>

    Les cellules immunitaires se concentrent au niveau du SPF. La bande violette représente la surface du SPF. © Imogen Moran, Tri Phan, Garvan Institute of medical research

    Les lymphocytes B mémoire réactivés deviennent plasmocytes

    Chez des patients, des coupes de ganglions lymphatiques suggèrent que les SPF ont le même rôle chez l'Homme que chez l'animal. En utilisant une microscopie sophistiquée in vivoin vivo, les chercheurs ont observé que différentes sortes de cellules immunitaires se regroupaient dans les SPF : des lymphocytes B mémoire mais aussi des cellules « helpers ».

    Les chercheurs ont même vu des lymphocytes B mémoire se transformer en plasmocytes, capables de combattre des infections en produisant des anticorps. Imogen Moran, principale auteure de l'article, a décrit dans un communiqué l'émerveillement des chercheurs en voyant ces cellules mémoire en action : « nous pouvions les voir se déplacer, interagir avec toutes ces autres cellules immunitaires et se transformer en plasmocytes devant nos yeuxyeux ».

    Il y a encore des mystères cachés dans le corps — même si nous, scientifiques, examinons les tissus du corps au microscope depuis plus de 300 ans.

    Les SPF n'ont jamais été observés auparavant pour des raisons techniques : les approches de microscopie traditionnelles utilisent des coupes de tissus en deux dimensions qui sont fixées par des produits chimiques et ne donnent qu'une photographiephotographie à un instant donné. Il faut pouvoir observer les cellules en trois dimensions et en mouvementmouvement dans un animal vivant pour voir ces nouvelles structures. Pour le professeur Tri Than, un des auteurs de ces travaux, « il y a encore des mystères cachés dans le corps -- même si nous, scientifiques, examinons les tissus du corps au microscopemicroscope depuis plus de 300 ans ».

    C'est aussi une découverte importante pour la fabrication de vaccinsvaccins : « jusqu'à présent, nous nous sommes concentrés sur la fabrication de vaccins capables de générer des cellules B mémoire ». Mais cette découverte « suggère que nous devrions maintenant nous concentrer sur la façon dont ces cellules B mémoire sont réactivées pour fabriquer des plasmocytes, afin que nous puissions rendre ce processus plus efficace ».