La décomposition de cadavres humains. Le sujet est peu ragoûtant, c’est le moins que l’on puisse en dire. Mais il demeure important à étudier. Et des chercheurs viennent de faire une découverte importante en la matière.

La mort fait partie intégrante de la vie. Tout comme la décomposition des cadavres. Parce que même si le sujet peut sembler quelque peu nauséabond, la décomposition de la matière organique morte est celle qui produit des nutriments essentiels pour les écosystèmes. Celle qui... entretient la vie !

On n’enterre pas des corps humains n’importe où alors, les chercheurs ont travaillé sur 36 corps légués à la science déposés dans des « fermes de corps ». © Creative Cat Studio 
On n’enterre pas des corps humains n’importe où alors, les chercheurs ont travaillé sur 36 corps légués à la science déposés dans des « fermes de corps ». © Creative Cat Studio 

Les mêmes micro-organismes sur tous les cadavres humains

Des chercheurs de l'université de l'État du Colorado (États-Unis) se sont intéressés à ce sujet peu ragoûtant. Il est connu que le climat et l'emplacement d'un corps humain ont un impact sur la rapidité avec laquelle il se décompose.

Mais dans la revue Nature Microbiology, les chercheurs racontent aujourd'hui comment ils ont découvert que, quel que soit l'endroit où un cadavre humain est déposé, quel que soit le climat de cet endroit et quelle que soit la période de l'année, ce sont les mêmes vingt micro-organismes -- surtout des bactéries et des champignons -- qui se retrouvent à faire un festin. Des micro-organismes qui s'avèrent, en plus, particulièrement rares dans des environnements dépourvus de cadavres.

Les ongles et les cheveux continuent-ils vraiment de pousser après la mort ? La réponse dans notre podcast de debunking Science ou Fiction. © Futura

Ces travaux font avancer les connaissances sur la dynamique des écosystèmes. Car les réseaux de décomposeurs identifiés pourraient ne pas être spécifiques aux cadavres humains. Ces connaissances pourraient ainsi aider à en apprendre plus sur les flux de carbone et de nutriments dans l'environnement. Avec des applications pratiques à trouver, peut-être, dans le domaine de l'agriculture.

En nourrissant un algorithme d’apprentissage automatique avec leurs données, les chercheurs ont pu remonter avec précision à la date de la mort de leurs cadavres. Des informations qui pourraient être d’une grande valeur pour les enquêtes médico-légales. © fergregory, Adobe Stock
En nourrissant un algorithme d’apprentissage automatique avec leurs données, les chercheurs ont pu remonter avec précision à la date de la mort de leurs cadavres. Des informations qui pourraient être d’une grande valeur pour les enquêtes médico-légales. © fergregory, Adobe Stock

Un coup de pouce à la médecine légale

Mais la découverte pourrait aussi faire progresser la médecine légale. Car les chercheurs précisent que les vingt types de micro-organismes qu'ils ont identifiés suivent toujours la même routine. Et ils sont portés jusqu'aux cadavres en question par les insectes qui s'en nourrissent à des moments précis après la mort.