Depuis l’apparition du nouveau variant Omicron, la planète s’emballe. Les marchés financiers chutent ; les pays ferment leur frontières les uns après les autres. Le 28 novembre, l’OMS lance un cri d’alerte et appelle à laisser les frontières ouvertes. Pourquoi ?


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    Rappel des faits : l'Afrique du Sud a informé l'OMS (Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé) de l'apparition d'un nouveau variant potentiellement dangereux sur son territoire dès le 24 novembre. En ce sens, elle a parfaitement suivi le Règlement sanitaire international. Cette transparencetransparence est exemplaire. L'OMS tient à saluer ce type de comportement. La transmission de renseignements sur les nouveaux variants très en amont est un élément capital dans la lutte contre le virus. En effet, plus les informations arrivent vite, plus il est possible de limiter la propagation d'un variant :

    • connaître l'existence d'un nouveau variant permet de détecter sa présence et d'étudier ses mutations, sa transmissibilité et sa dangerosité ;
    • renforcer les mesures barrières, si nécessaire : télétravail, port du masque chez les enfants, fermeture de certains lieux ;
    • adapter les vaccins au nouveau variant.

    Dès l'annonce de l'Afrique du Sud et du Botswana, plusieurs pays, dont la France, ont fermé leurs frontières à la totalité des pays d'Afrique australe alors que seulement deux pays étaient concernés. C'est l'Union européenne elle-même qui a recommandé de suspendre tous les voyages en provenance de sept pays d'Afrique australe. De façon drastique, Israël a décidé de fermer ses frontières à tous les ressortissants étrangers. 

    Très rapidement, des cas ont été déclarés en Australie, en Belgique, aux Pays-bas, en Allemagne, en Italie, au Canada... En France, déjà huit cas de coronavirus seraient potentiellement liés au variant Omicronvariant Omicron. Dans ce contexte, est-il encore utile de fermer les frontières ?

    Le risque de propagation du variant omicron est très élevé selon l'OMS. © vipman4, Adobe Stock
    Le risque de propagation du variant omicron est très élevé selon l'OMS. © vipman4, Adobe Stock

    La réponse doit être collective

    Dans un communiqué du 28 novembre, l'OMS rappelle que la lutte contre le coronavirus doit être mondialement coordonnée pour être efficace. Dans cet objectif, l'OMS a décidé d'amplifier son soutien aux pays d'Afrique, notamment en terme de séquençage génomique.

    Premièrement, la fermeture des frontières a des effets économiques délétères importants pour les pays concernés. Même si le risque de propagation du variant omicron a maintenant été identifié comme très élevé, il ne l'était pas encore au moment où les fermetures de frontières ont eu lieu. Il ne faut pas que les punitions imposées actuellement à l'Afrique australe découragent les autres pays de déclarer leurs nouveaux variants.

    Des cas sont déjà présents partout en Europe

    Deuxièmement, les fermetures des frontières de manière isolée et non coordonnée ne sont pas tellement efficaces dans une société mondialisée. Un passager venant d'Afrique du Sud peut passer par l'Inde avant d'arriver en France.

    Troisièmement, des cas sont déjà présents partout en Europe. Il est presque déjà trop tard. Un plan de fermeture des frontières ne peut être efficace que s'il est mis en place très précocement.

    Dans ce contexte, et en attendant d'en savoir plus sur ce nouveau variant, les gestes barrières sont plus que jamais d'actualité.