Une nouvelle étude parue dans la revue Clinical Infectious Disease suggère que les aérosols infectieux contenant des particules de petites tailles seraient majoritairement responsables des contaminations par le SARS-CoV-2.
au sommaire
Nous connaissons tous les gestes barrières qui nous protègent d'une éventuelle infection au SARS-CoV-2. Des affiches sont présentes un peu partout dans les lieux publics, les commerces et des spots de sensibilisation passent régulièrement à la télévision ou à la radio. Pourtant, ces gestes barrières ne nous protègent pas de façon équivalente face à l'infection. En effet, même si chaque geste barrière est utile car il réduit la probabilité d'être infecté, ceux qui sont le plus utiles sont ceux qui entravent le mode de contamination principal par lequel le SARS-CoV-2 nous infecte. Depuis le début de la pandémie, il y a eu moult débats et hypothèses. Depuis quelques mois, un consensus se dessine : les aérosolsaérosols infectieux seraient la voie de contamination majoritaire du SARS-CoV-2. Une récente expérience parue dans la revue Clinical Infectious Disease vient conforter cette position.
Les résultats antérieurs
Avant de la présenter, les chercheurs singapouriens nous rappellent les différents arguments qui fondent la nécessité de leurs travaux. Par exemple, des expériences réalisées chez les primates ont suggéré que l'infection survenait plus souvent après une exposition à des particules de petites tailles (entre 1 et 3 micromètresmicromètres) qu'à des particules de grandes tailles (supérieures à 5 micromètres). Pour autant, différentes études de modélisationsmodélisations donnaient des résultats plus mitigés à ce sujet. Par conséquent, à la suite de ces résultats, il fallait maintenant distinguer quels aérosols et particules aéroportées étaient les plus problématiques.
Vers un consensus concernant la responsabilité des aérosols ?
Pour ce faire, les scientifiques ont entrepris de mesurer la charge virale dans les aérosols respiratoires grossiers (des gouttelettes typiquement) et fins (les aérosols anisotropiques, c'est-à-dire qui dépendant de la direction de l'airair) émis par des patients positifs au SARS-CoV-2 pendant qu'ils respiraient, parlaient ou chantaient. En utilisant des technologies de pointe afin de récolter les aérosols émis par le groupe de patients recrutés, les investigateurs ont pu évaluer la charge virale des différents échantillons, selon la taille de particules émises (inférieures à 5 micromètres ou supérieures, un seuil choisi à l'aide d'avis d'experts sur la question de la pénétration des particules dans les différents niveaux de nos voies respiratoires) et selon l'activité entreprise par les participants (respiration, conversation ou chantchant).
Leurs résultats démontrent que des aérosols contenants des particules finesparticules fines, ayant la capacité de pénétrer plus loin dans nos voies respiratoires, sont, dans un raisonnement mécaniste, des candidats de choix pour accroître la probabilité d'une infection car leur charge virale est considérablement plus élevée que dans les aérosols de particules de plus grande taille.
Pour les chercheurs, ces résultats sont congruents avec d'autres analyses et expériences conduites jusqu'alors et expliquent plutôt bien la difficulté que chaque pays rencontre pour contenir l'expansion du virus. Même si les proportions réelles des contaminations par contact manuporté, projections de gouttelettes ou par aérosols restent mal connues dans l'absolu, il semble que des mesures telles que l'arrêt du port du masque dans les lieux où le pass sanitaire (ou ce qu'il en reste) est obligatoire semblent grandement prématurées, surtout avec l'émergence du variant Delta.