Depuis quelques jours, la dose de rappel des vaccins anti-Covid-19 à ARNm est ouverte à tous. Dans quelle proportion, ce booster permet-il de réduire les risques d'être infecté par le SARS-CoV-2 et d'être hospitalisé ? 


au sommaire


    Depuis le 27 novembre 2021, tous les adultes de plus de 18 ans peuvent recevoir une dose supplémentaire de vaccin anti-Covid-19, 5 mois après la précédente. Cette dose, obligatoirement d'un vaccin à ARNmARNm, réactive les anticorps et autres effecteurs de l'immunité qui déclinent progressivement avec le temps. Mais à quel point protège-t-elle des infections et des hospitalisations ? Une étude parue dans Jama Internal Medicine apporte une réponse à cette question, tirée de données collectées en Israël. Là-bas, le rappel vaccinal contre la Covid-19 est recommandé depuis le 24 août 2021.

    Voir aussi

    5 questions sur la troisième dose de vaccin anti-Covid-19

    La 3e dose réduit le risque d'infection…

    Les scientifiques ont utilisé les données des membres du Maccabi Healthcare Services, soit 306.710 personnes âgées de plus de 40 ans. Parmi elles, certaines ont un schéma vaccinal classique : deux doses du vaccin PfizerPfizer ; et d'autres ont reçu une dose de rappel, aussi du vaccin Pfizer. Pendant 65 jours, les scientifiques ont suivi l'occurence des tests PCRtests PCR positifs dans les deux groupes. Dans le groupe « deux doses », 227.380 ont été réalisés dont 6,6 % sont revenus positifs. Dans le groupe « troisième dose », 272.852 tests ont été effectués et 1,8 % d'entre eux sont revenus positifs. 

    En comparaison avec le groupe « deux doses », les personnes ayant reçu le rappel ont 86 % de risques de moins d'être testées positives pour le SARS-CoV-2 (odd ratio de 0,14). La protection conférée par la dose de rappel augmente progressivement au fil du temps, comme cela avait été observé pour les premières injections. Dans les 6 jours suivant la dose de rappel, le risque d'être testé positif est comparable à celui des personnes ne l'ayant pas reçue. C'est au bout de 14 jours après l'injection que la dose de rappel atteint son efficacité maximale, et elle perdure jusqu'à 65 jours post-infection. L'étude n'a pas suivi les patients au-delà.

    Le taux de positivité des tests PCR les jours suivant l'injection de la dose rappel du vaccin Pfizer. © Tal Patalon et <em>al., Jama Internal Medicine</em>
    Le taux de positivité des tests PCR les jours suivant l'injection de la dose rappel du vaccin Pfizer. © Tal Patalon et al., Jama Internal Medicine

    …et le risque d'hospitalisation

    Les scientifiques ont, dans un second temps, estimé les bénéfices de la dose de rappel sur les hospitalisations. Après 14 jours, le risque d'être hospitalisé pour les personnes ayant reçu la dose de rappel est de 92 à 94 % plus faible en comparaison avec ceux qui ne l'ont pas reçue. Cette étude comporte des limites. Elle ne renseigne pas les effets de la dose de rappel sur la sévérité de la maladie et ne permet pas d'estimer la duréedurée durant laquelle ce boosterbooster conserve son efficacité. Mais elle montre qu'il restaure bel et bien une certaine efficacité permettant de limiter les infections et les hospitalisations.