La Covid-19 est une maladie bien mystérieuse… Certains seront asymptomatiques tandis que les uns auront un simple rhume et que d’autres vont se retrouver en réanimation et décéder de la maladie. Mais il semblerait possible aujourd’hui de prédire le risque de mourir de la Covid-19 grâce à une simple prise de sang !
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Aujourd'hui, même si des facteurs de risque ont été identifiés tels que l'obésité, le diabète, la trisomie 21...), il n'est pas possible d'identifier avec certitude quelles sont les personnes qui vont développer une forme grave de la maladie. Une étude parue le 26 novembre dans la revue ScienceAdvances s'est intéressée à trois potentiels biomarqueurs présents dans le sang des patients.
Méthodologie de l’étude
Les patients inclus dans l'étude (n=279) étaient hospitalisés pour une infection à la Covid-19 symptomatique avec un test PCRtest PCR positif. Le sang a été analysé onze jours après le début des symptômessymptômes. Trois groupes ont été constitués :
- un premier groupe de 61 malades dont 29 nécessitant une ventilation mécaniqueventilation mécanique (sous-groupe critique) et 32 n'en nécessitant pas (sous-groupe non critique) ;
- un second groupe de 87 malades ;
- un troisième groupe de 69 malades.
Le premier groupe est un groupe « découverte », le second est un groupe de validation, et le troisième est un groupe de confirmation. Un groupe de 50 personnes non infectées a été constitué pour servir de témoin. Le critère de jugement principal était la survie 60 jours après le début des symptômes.
L’ARN viral est le meilleur prédicteur
Les auteurs se sont intéressés à trois éléments dans le sang des patients :
- la quantité d'ARN viral,
- la quantité de protéines pro-inflammatoires,
- la quantité d'anticorps anti-SARS-CoV-2SARS-CoV-2.
À chaque fois, ils ont utilisé d'abord le groupe « découverte », puis les deux autres groupes pour valider et confirmer les tendances observées.
La quantité d'ARNARN viral dans le sang était plus importante chez les patients critiques que chez les patients non critiques tandis qu'elle était inexistante dans le groupe témoin (patient non infectés). Encore plus intéressant, la quantité d'ARN viral était plus importante dans le sang des patients décédés en comparaison des patients non décédés (patients critiques et non critiques). Cette observation s'est retrouvée aussi lorsque l'on compare uniquement les patients critiques.
Les auteurs ont ensuite analysé dans le sang des patients une série de 26 protéinesprotéines impliquées dans la réponse immunitaireréponse immunitaire. Un algorithme combinant la quantité de chaque protéine a été mis au point et a été nommé « CytoScore ». Ainsi, les patients présentant un CytoScore élevé onze jours après le début des symptômes ont plus de risques de faire une forme grave de la maladie, voire d'en mourir, dans les 60 jours pour les scores les plus élevés, tandis que ceux ayant un score plus faible ont plus de chances de faire une forme non critique de la maladie.
“La quantité d’ARN viral dans le sang est capable de prédire la mortalité”
Les auteurs ont aussi analysé la quantité d'anticorpsanticorps anti-SARS-CoV-2 dans le sang des patients. Contrairement aux deux premières analyses, il n'y avait pas de différences entre les groupes de patients critiques et de patients non critiques.
Parmi les différentes marqueurs évalués dans cette étude, la quantité d'ARN viral dans le sang était celui le plus à même de prédire la mortalité 60 jours après le début des symptômes. Identifier les patients les plus à risque est extrêmement important pour leur proposer une prise en charge adaptée.