Dans la lutte contre la pandémie, il y a soit les traitements préventifs, comme les vaccins, soit les traitements curatifs. Aujourd’hui, alors que très peu de traitements curatifs ont fait la preuve de leur efficacité, une nouvelle molécule pourrait sortir sur le marché, dès le mois de décembre 2021 : le molnupiravir. Quels sont ses interêts et ses limites ?
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Dans le combat contre la Covid-19, les vaccins sont arrivés avant les traitements. Même si les vaccins sont nécessaires dans la lutte contre la pandémie, ils ne sont pas efficaces à 100 %. De plus, certaines personnes présentent des contre-indications à la vaccination. La mise au point de traitements contre la maladie est donc plus que jamais d'actualité. Un article publié le 1er octobre dans la prestigieuse revue Science dévoile les résultats très intéressants obtenus avec le molnupiravir. Il s'agit d'un traitement par voie orale, administrable en ville. Jusqu'à présent, les seules thérapies ayant fait la preuve de leur efficacité contre le SARS-CoV-2SARS-CoV-2 étaient des médicaments injectables, disponibles seulement à l'hôpital.
Le molnupiravir, un antiviral oral très prometteur !
Le molnupiravir est une moléculemolécule connue depuis près de 40 ans ! Initialement conçue pour soigner la grippegrippe et l'hépatite Chépatite C, elle n'est finalement jamais sortie sur le marché. Cette molécule est actuellement développée par les laboratoires Merck & Co.
Il était prévu que 1.550 patients soient inclus dans l'essai. Les résultats intermédiaires étant spectaculaires, l'essai a été stoppé au 775e patient ! La molécule a été testée chez des patients non hospitalisés et ayant au moins un facteur de risquefacteur de risque de développer une forme sévère de la maladie. Ce médicament est particulièrement efficace lorsqu'il est administré en phase précoce. Dans les cinq premiers jours de la maladie, il réduit de 50 % le risque de d'hospitalisation, quel que soit le variant ! Plus précisément, le taux d'hospitalisation était de 7,3 % dans le groupe traité versus 14,1 % dans le groupe contrôle. Il n'y a eu aucun décès dans le groupe traité versus huit décès dans le groupe contrôle.
Devant ces résultats encourageants, un second essai est en cours. Il s'agit de déterminer si l'administration de molnupiravir juste après un contact avec une personne infectée peut éviter une contaminationcontamination.
Des demandes d'autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché ont été faites auprès de la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA) aux États-Unis le 11 octobre et auprès de l'Agence européenne du Médicament (EMA) le 25 octobre.
Entre espoir et limites
Le molnupiravir suscite néanmoins certaines inquiétudes. En raison de son mécanisme d'action, il pourrait être mutagènemutagène pour le virusvirus, mais aussi pour l'humain. Le coronaviruscoronavirus est un virus à ARNARN ; la réplicationréplication de son ARN est une étape clé pour sa multiplication dans l’organisme. Lors de celle-ci, le molnupiravir va s'incorporer dans le brin d'ARN du virus à la place d'un autre nucléosidenucléoside et entraîner des erreurs de copies, suffisamment délétères pour stopper la réplication du virus. Ainsi, si le molnupiravir peut s'incorporer dans l'ARN du virus, il peut aussi en théorie s'incorporer dans l'ARN humain et créer une mutation. L'introduction d'une mutation peut générer la survenue de problèmes de santé, comme des cancerscancers. Néanmoins, ce type de risque a été étudié par les laboratoires Merck. Les résultats des tests font partie du dossier de demande d’autorisation. Nul doute que la FDA et l'EMA les analyseront de près.
Le molnupiravir représente un espoir dans la lutte contre la Covid-19. Si la molécule est approuvée, celle-ci représentera le premier traitement contre la maladie, par voie orale, avec administration en ville.