Si nous avons bel et bien laissé 2020 derrière nous, le coronavirus pour sa part est toujours bien présent, et en expansion. L'OMS prévient que ce début d'année ne sera pas aussi serein que certains pourraient s'y attendre.


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    Après une année éprouvante, l'arrivée de 2021 a été vécue par beaucoup comme l'enterrement symbolique de ce que les Anglophones ont surnommé le dumpster firefeufeu de poubelle ») qu'était 2020. En dépit de ce passage rituel, si certaines habitudes seront modifiées et de bonnes résolutionsrésolutions adoptées, la pandémie, elle, continue de suivre son cours inexorable en faisant fi du calendrier. Après une circulation importante des personnes durant les fêtes, il ne fait nul doute pour l'OMS que le début de l'année pourrait se révéler particulièrement pénible.

    Un début d'année pas si serein

    Ainsi qu'en témoignent aisément les statistiques, loin de s'améliorer, la situation continue au contraire de se dégrader dans de nombreux pays. Aux États-Unis, les chiffres ont explosé suite à la célébration de Thanksgiving et des fêtes de fin d'année, avec un quart de million de nouveaux cas d'infection déclarés chaque jour. Le Japon s'apprête à déclarer un nouvel état d'urgence alors que le pays connaît sa troisième vaguevague la plus meurtrière. Quant à l'Europe, elle est, avec les Amériques, le continent connaissant la pire recrudescence du virus. En France seulement, près de 3.000 morts ont été dénombrés au cours de la dernière semaine. 

    « Plusieurs pays connaissent une transmission incroyablement intense », commente Maria Van Kerkhove, chargée de la gestion de la pandémie à l'OMS. « On observe des chiffres vraiment effrayants en termes de cas, d'hospitalisations et d'admissions dans les unités de soins intensifs. » Et avec l'issue des célébrations en famille, annonce-t-elle, il faudra s'attendre à ce qu'ils empirent plus encore. « Nous commençons à le voir maintenant et nous le verrons dans les prochaines semaines. Dans de nombreux pays, la situation va s'aggraver avant de s'améliorer. »

    L'évolution des cas de Covid-19 dans le monde en date du 7 janvier 2020. © World Health Organisation
    L'évolution des cas de Covid-19 dans le monde en date du 7 janvier 2020. © World Health Organisation

    « La cavalerie arrive... »

    La distribution des vaccins autour du globe constituera indéniablement un élément crucial dans le ralentissement, et, espérons-le, l'endiguement de la pandémie ; mais en attendant, les experts appellent les citoyens à rester vigilants.

    Nous avons encore trois ou six mois d’un chemin très, très difficile devant nous. Mais nous pouvons y arriver.

    « Nous avons encore trois ou six mois d'un chemin très, très difficile devant nous. Mais nous pouvons y arriver », déclare Michael Ryan, chargé des situations d'urgence à l'OMS. « La cavalerie arrive, les vaccins arrivent, mais, pour la plupart des gens dans le monde, ils ne sont pas encore là. » La prudence reste donc de mise pendant encore plusieurs mois, en admettant qu’une frange suffisamment importante de la population accepte de se faire vacciner.

    Enfin, les mutations récentes du virus sont elles aussi porteuses de mauvaises nouvelles, avec deux nouveaux variants plus contagieuxcontagieux que leur forme souche (D614G). Fort heureusement, la sévérité de la maladie ne paraît pas affectée par ces changements et rien ne semble indiquer que leur circulation mette dangereusement en péril l'efficacité des vaccins développés à ce jour. Il y a donc de l'espoir pour cette nouvelle année qui commence, mais la victoire ne s'obtiendra qu'au prix d'un effort collectif !


    Covid-19 : quels sont les scénarios pour 2021 ?

    Article de Céline DeluzarcheCéline Deluzarche, publié le 5 janvier 2021

    L'émergenceémergence du coronavirus en janvier 2020 a pris le monde entier par surprise. DuréeDurée de l'immunitéimmunité, mode de transmission, contagiosité et effets secondaires... Les découvertes et mystères se sont accumulés ; l'épidémieépidémie connaît des sautes d'humeur difficiles à anticiper. Entre espoir de la vaccinationvaccination et craintes de mutation, que peut-on espérer pour « l'an 2 » de la Covid ?

    Personne n'avait vu venir la pandémie de coronavirus et encore moins prévu son évolution en 2020. Nombre d'experts pensaient au départ qu'elle se limiterait au Sud-Est asiatique, comme le précédent SRASSRAS, puis ils nous ont expliqué que le virus allait déclencher des dizaines de millions de morts en quelques mois. Rien de tout cela ne s'est passé. Il apparaît donc difficile de faire des prévisions pour l'an prochain. Mais, grâce aux avancées extraordinairement rapides de la science, on en sait quand même un peu plus sur la façon dont cela pourrait se dérouler en 2021.

    La vaccination va-t-elle faire oublier le virus ?

    « D'ici un mois, 2,25 millions de personnes auront été vaccinées [en Israël]. Une fois cela fait, nous pourrons sortir du coronavirus, rouvrir l'économie, et faire des choses qu'aucun autre pays monde ne pourra faire », prophétise le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Certains pays, qui ont accéléré la cadence en matièrematière de vaccination, pourraient bien arriver rapidement à une immunité collectiveimmunité collective leur permettant de retrouver une vie presque normale. Selon une étude italienne, 30.000 décès seront ainsi évités en 2021 en Italie grâce à la vaccination si 80 % de la population à risque se vaccine.

    Hélas, la France risque de sortir dans les derniers de l'épidémie, étant donné son peu d'empressement à vacciner et la réticence de sa population qui est la plus sceptique au monde sur les vaccins. Il faut donc probablement s'attendre à subir encore plusieurs vagues dans l'Hexagone, ainsi que des confinements ou couvre-feux, et à devoir rester masqué un bon bout de temps.

    Il faudra attendre un seuil de 60 à 70 % de personnes vaccinées pour un retour à une vie normale. © brainwashed 4 you, Adobe Stock
    Il faudra attendre un seuil de 60 à 70 % de personnes vaccinées pour un retour à une vie normale. © brainwashed 4 you, Adobe Stock

    Une mutation du virus ?

    C'est la grande crainte des scientifiques : une mutation du virus qui rendrait le vaccin inopérant ou plus dangereux. L'apparition récente d'une nouvelle variante du virus en Angleterre, jusqu'à 70 % plus transmissible, a ainsi entraîné le confinement généralisé du pays en décembre. Mais, jusqu'à présent, ces mutations restent trop mineures pour affecter l'efficacité du vaccin. Néanmoins, le risque est élevé : plus de 300.000 mutations du Sars-CoV-2Sars-CoV-2 ont été séquencées dans le monde et plus le virus circule, plus il est susceptible de muter pour s'adapter à son hôte.

    Pas de quoi affoler les fabricants de vaccins. « Nous sommes capables de délivrer un nouveau vaccin en six semaines », affirme ainsi le dirigeant de BioNTech, le laboratoire allemand à l'origine avec PfizerPfizer du premier vaccin contre la Covid-19Covid-19. La technologie du vaccin à ARN messagerARN messager a, en effet, révolutionné l'industrie avec un développement en un temps record et une efficacité inégalée par rapport aux vaccins classiques.

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    Un an de Covid-19 : les grandes dates de l'épidémie

    Des traitements plus efficaces ?

    Plus d'un an après le début de l'épidémie de Covid-19, on ne dispose toujours d'aucun médicament réellement efficace pour combattre l'infection, malgré les 2.358 essais cliniquesessais cliniques actuellement en cours, selon le site Covid-nma, animé par Cochrane France. Les antivirauxantiviraux testés lors de l'essai Solidarity piloté par l'OMS (remdesivir, lopinavir, interféroninterféron bêtabêta et hydroxychloroquinehydroxychloroquine) se sont révélés inefficaces. Plus aucune nouvelle non plus du fameux médicament miracle de l’Institut Pasteur. Le Regeneron, le cocktail d'anticorpsanticorps qui a été administré à Donald Trump, a montré une certaine efficacité pour les patients hospitalisés sous oxygène. La piste de la vitamine D a également été avancée.

    « Il n'y aura pas de remède miracle », assurait début septembre Thomas Cueni, directeur général de l'IFPMA (Fédération internationale des producteurs et des organisations pharmaceutiques). « Nous aurons besoin de différents traitements, destinés à différents types de groupes de patients et à différentes étapes de progression de la maladie ».

    Les médicaments seront vraisemblablement efficaces sur une cible réduite de patients. © Ivanka, Adobe Stock
    Les médicaments seront vraisemblablement efficaces sur une cible réduite de patients. © Ivanka, Adobe Stock

    Quelle dynamique pour la pandémie ?

    « Le virus circule en France à une vitessevitesse que même les prévisions les plus pessimistes n'avaient pas anticipée », expliquait Emmanuel Macron le 28 octobre dernier pour justifier le deuxième confinement. Sauf que quelques jours après, avant même que l'on puisse voir l'effet de ce dernier, la courbe fléchissait de manière tout aussi inexplicable.

    De nombreux modèles épidémiologiques ont été développés pour tenter de prédire l'évolution de l'épidémie, mais le nombre de paramètres est tellement élevé (respect des mesures barrières, taux de reproduction efficace, formation de clusters, part des asymptomatiques...) que tous se sont révélés assez inopérants. En mars, l'équipe de l'épidémiologiste Neil Ferguson, de l'Imperial College à Londres, prévoyait jusqu'à 500.000 morts en France en l'absence de mesures d'endiguement. On peut tout de même avancer prudemment quelques prévisions. On suppose, par exemple, que le temps froid et humide joue un rôle défavorable, ce qui devrait amener à un ralentissement de la circulation du virus cet été, qui sera également encouragé par la progression des campagnes de vaccination.

    « Le virus est avec nous pour toujours », prévenait Catherine Smallwood, responsable des situations d'urgence à l'OMS-Europe, en novembre dernier. Les deux hypothèses dominantes sont une éradication du virus par la vaccination ou l'immunité collective, ou bien encore une banalisation du virus qui deviendrait endémiqueendémique comme ceux du rhume.