À Hong Kong, un homme de 33 ans a été testé positif au coronavirus SARS-CoV-2 quatre mois après sa première contamination. Des analyses ont permis d’exclure une « réactivation » de la première infection.
au sommaire
C'est le premier cas confirmé de réinfection à la Covid-19 : un Chinois de Hong Kong de 33 ans a été diagnostiqué deux fois de suite positif au coronavirus à quatre mois d'intervalle, avec deux souches différentes, rapporte dans un communiqué le département de microbiologie de l'université de Hong Kong. L'étude a été acceptée par le Clinical Infectious Diseases mais les résultats complets n'ont pas encore été publiés.
Selon l'AFP, le patient avait été testé positif une première fois le 26 mars après avoir présenté des symptômes grippaux (toux, maux de tête et de gorge, fièvre). Une fois guéri, il avait ensuite été testé négatif à deux reprises. Le 15 août, alors que l'homme revient d'Espagne, il est testé à nouveau positif à l'aéroport de Hong Kong, malgré une absence totale de symptômes. Or, une analyse génétique montre que les deux infections successives ont été causées par deux souches différentes du virusvirus SARS-CoV-2SARS-CoV-2, la seconde correspondant à une souche circulant en Europe en juillet et août, et n'étant donc pas présente en mars en Chine. Cela exclut de fait une « résurgence » de la première infection ainsi qu'un cas de Covid-19 persistante comme on peut l'observer chez de nombreux malades.
Plusieurs cas soupçonnés de réinfection
Cela fait plusieurs mois que les chercheurs soupçonnent des cas de réinfection. Une étude parue le 14 août sur le site MedRxiv indique par exemple trois cas de personnes réinfectées à la Covid-19 sur un bateau alors qu'elles avaient été testé positives à un test sérologiquetest sérologique avant le départ. Les cas de deuxième contaminationcontamination rapportés en Corée du Sud se sont en revanche révélés être des « faux positifs » induits par la présence de cellules mortes dans les voies aériennes.
Un cas rare mais pas surprenant
« Il est difficile de tirer des conclusions définitives d'un unique cas. Vu le nombre d'infections dans le monde, voir un cas de réinfection n'est pas si surprenant », estime le docteur Jeffrey Barrett, du Wellcome Sanger Institute, cité par l'AFP. Dans une étude prépubliée en avril, des chercheurs avaient montré qu'il était fréquent d'être réinfecté plusieurs fois de suite par les coronavirus de la même famille que le SARS-CoV-2. Sur les 214 participants, 12 avaient été infectés deux ou trois fois en moins d'un an et demi, certains à moins de quelques semaines d'intervalle.
Contaminations multiples : que peut-on en conclure ?
Des erreurs dans les tests restent possibles, mais étant donné les analyses génétiques effectuées dans ce cas, c'est peu probable. Cette annonce met en évidence plusieurs conséquences importantes.
- La duréedurée de vie des anticorps pourrait ne pas dépasser quelques mois, surtout chez les patients peu symptomatiques.
- Il n'est pas possible d'envisager une immunité collective dans la mesure où l'on peut retomber malade.
- Les infections secondaires sont probablement moins sévères que les primo-infections.
- Contrairement à d'autres maladies comme la rougeolerougeole, le futur vaccinvaccin pourrait ne pas offrir une protection de longue durée.
- La vaccinationvaccination doit être envisagée y compris pour les patients qui ont déjà été infectés.
- Le SARS-CoV-2 pourrait persister ad vitam dans la population, comme c'est le cas pour d'autres coronavirus responsables de banals rhumes.
On peut se demander dès lors combien de temps les restrictions et les gestes barrières, comme le port du masque systématique ou la distanciation sociale, peuvent être indéfiniment prolongés. La « seconde vaguevague » que l'on observe en France montre en effet une importante hausse de cas positifs mais une mortalité et des admissions à l'hôpital qui restent très basses.