Depuis l’annonce de Jérôme Salomon sur la volonté du pays de se doter de tests sérologiques, la course bat son plein dans les industries pharmaceutiques et biotechnologiques. Une entreprise bretonne, NG Biotech, semble la plus en avance. Mais, à quoi vont bien servir ces fameux tests sérologiques ?
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Jérôme Salomon, le directeur général de la Direction générale de la Santé (DGS), a annoncé le 30 mars 2020mars 2020 que la France allait « se doter de tests sérologiquestests sérologiques » dans le cadre de l'épidémie de Covid-19. L'un de ces tests est en cours de fabrication par l'entreprise de biotechnologiebiotechnologie, NG Biotech, basée à Guipry près de RennesRennes.
NG Biotech est spécialisée dans les tests de diagnostic rapide in vitroin vitro à partir du sang. Ils ont notamment développé plusieurs tests de grossesse. Leur test sérologique a passé tous les tests cliniques et a reçu la mention CE indispensable à sa commercialisation. Nommé NG Test IgM-IgG Covid-19, il promet de détecter les anticorps produits en réponse à une infection par le SARS-CoV-2SARS-CoV-2 dans une gouttegoutte de sang en seulement 15 minutes. Le résultat apparaîtra sous la forme d'une bande colorée.
Les tests sérologiques sont complémentaires des tests PCR
“Le test sérologique recherche des anticorps contre le virus dans le sang. Autrement dit, si la personne est ou a été infectée par le virus”
En quoi les tests sérologiques diffèrent des tests PCR (Polymerase Chain ReactionPolymerase Chain Reaction en anglais, ou réaction de polymérisationpolymérisation en chaîne) réalisés actuellement ? Bernard Binetruy, ancien directeur de recherche à l'Inserm et aujourd'hui chargé de communicationchargé de communication scientifique, nous éclaire. « Les tests PCR et sérologiques répondent à deux questions scientifiques différentes. Le test PCR permet de détecter la présence du génomegénome du virusvirus dans l'échantillon tandis que le test sérologique recherche des anticorps contre le virus dans le sang. Autrement dit, si la personne est ou a été infectée par le virus », explique-t-il.
Ainsi les tests sérologiques permettent d'avoir une vision globale de la proportion de la population qui a rencontré le virus. « Ces tests sont cruciaux car la PCR n'est pas suffisante à ce niveau-là », précise Bernard Binetruy. En effet, plusieurs publications scientifiques, dont une européenne, rapportent que, dans les cas les plus sévères, la charge virale diminue jusqu'à être indétectable alors que les complications apparaissent.
Les tests sérologiques sont plus délicats que la PCR. Si la fiabilité des tests, c'est-à-dire que la réaction observée est bien induite par ce que l'on recherche, devrait être assurée à la fin des essais cliniquesessais cliniques, la sensibilité est encore incertaine. « Il y a aura très probablement des faux-négatifs, la sérologie est moins sensible que la PCR. »
Tester les gens avant leur déconfinement ?
“On ne va pas attendre d’avoir 67 millions de tests sérologiques pour déconfiner les Français”
Le résultat au test sérologique pourrait aussi avoir des répercussions sur le déconfinement de la population. « Ces tests seront importants pour la sortie du confinement, mais elle ne sera pas décidée que sur des critères médicaux. On ne va pas attendre d'avoir 67 millions de tests sérologiques pour déconfiner les Français. »
C'est la stratégie qu'à adoptée la Chine. Les autorités chinoises ont annoncé le déconfinement progressif du pays, à l'exception de Wuhan, alors qu'il n'y avait plus de nouveaux cas autochtones identifiés. Les seuls cas comptabilisés en Chine sont des cas d'importation, c'est-à-dire des voyageurs malades qui arrivent sur le sol chinois.
Si on ne peut tester toute la population française, comment connaître la proportion de la population qui a rencontré le virus ? « On pourrait échantillonner les tests dans la population. Cela permettrait d'avoir une idée de la proportion des gens qui ont vu le coronaviruscoronavirus », conclut Bernard Binetruy.
RG Biotech est la plus en avance dans la confection des tests sérologiques. L'entreprise prévoit d'en commercialiser 70.000 dès le mois d'avril puis d'augmenter sa production à deux millions par mois. Son prix est encore à déterminer.