Les patients atteints du Covid-19, passés en réanimation ou atteints de formes sévères, présentent des complications majeures à la maladie, pouvant affecter toutes les fonctions du corps. Ces séquelles parfois impressionnantes sont-elles réversibles ? Quel espoir de retour à la normale pour ces patients restés intubés parfois plusieurs semaines ?
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Mercredi 8 avril, 30.375 personnes étaient hospitalisées en France pour une infection au coronavirus, dont 7.148 cas graves en réanimation. Bien heureusement, la grande majorité de ces patients vont se réveiller, parfois après plusieurs semaines de coma artificiel. Pour ces derniers, ainsi que pour tous les patients touchés par les formes graves de Covid-19, le retour à la normale va cependant s'avérer long et difficile. Il est encore bien trop tôt pour connaître exactement les séquelles à long terme causées par la maladie, mais plusieurs études ont récemment mis en évidence des signes inquiétants.
Intubation et coma artificiel : des risques de complication majeurs
Tout d'abord, une longue période passée sous intubation entraîne elle-même des complications. « Le fait d'être intubé, ventilé, sédaté, provoque un hyper-métabolisme du corps, qui fait que l'on consomme trop de caloriescalories, donc les muscles fondent, détaille David Mispelaere, pneumo-cancérologuecancérologue à l'hôpital privé de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), au site France info. On peut donc avoir des difficultés de retour à la marche ». Il y a aussi un risque d'insuffisance rénaleinsuffisance rénale et de thrombosethrombose vasculaire dû à l'immobilisation.
Une réponse immunitaire déviante qui entraîne une inflammation générale
La plupart des séquelles causées par la maladie ne sont pas dues au virusvirus lui-même, mais à l’inflammation provoquée par une réponse immunitaire trop forte, qui peut endommager les poumonspoumons, mais aussi le cœur, les reinsreins, le foiefoie ou le cerveaucerveau. Le syndromesyndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), l'un des symptômes les plus graves engendrés par le Covid-19, peut ainsi causer une fibrosefibrose pulmonaire, une mauvaise cicatrisationcicatrisation du tissu conjonctif des poumons qui mène à une diminution des capacités respiratoires. Cela concernerait environ 10 % des patients atteints du SDRA.
D'autres organes risquent de trinquer. Une étude publiée en avril dans la revue JAMA évoque ainsi une infiltration du myocardemyocarde par des cellules inflammatoires pouvant entraîner une myocardite. Une autre étude suggère que le virus pourrait affecter le système nerveux central, avec des manifestations neurologiques comme des pertes de conscience et des troubles cérébrovasculaires aigus. « Nous avons remarqué que de nombreux patients souffrent de déliresdélires durant leur réanimation », confirme Wesley Ely, un pneumologuepneumologue de la Vanderbilt University Medical Center (États-Unis) qui s'exprime dans Science. Des troubles pouvant toutefois provenir des sédatifs administrés ou du manque d'oxygénation du cerveau qui entraîne la mort des neuronesneurones.
Une longue rééducation, mais un espoir de rémission totale
Il y a enfin les séquelles psychologiques, bien plus difficiles à évaluer. Une étude menée auprès de patients atteints du SRASSRAS en 2003 montre que plus d'un patient sur trois présente des signes de dépression, d'anxiété ou de symptômessymptômes post-traumatiques plus d'un an après la maladie. Toutes ces séquelles sont-elles uniquement transitoires ou sont-elles définitives ?
« Ce que l'on sait sur la grippegrippe, dans les cas les plus sévères, c'est qu'il faut 6 à 9 mois pour avoir des tests respiratoires qui reviennent à la normale », explique sur BFMTV Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation de l'hôpital Cochin. Mais le médecin se veut optimiste : « Quelle que soit la sévérité des atteintes pulmonaires que l'on voit aujourd'hui chez nos patients quand ils sortent, ils ont vraiment une probabilité extrêmement forte de revenir à une vie normale ». Même si cela passe par une longue période de rééducation à la marche et à la respiration.