Difficile d'échapper à l'emballement médiatique et à la psychose créés par l'épidémie du Covid-19. Elle charrie son cortège de fausses nouvelles et de rumeurs fantaisistes ou catastrophistes. Ce nouveau coronavirus, appelé désormais Sars-CoV2 — Covid-19 désignant la maladie qu’il entraîne chez l'humain — continue d'alimenter les médias et les réseaux sociaux. Discernons le vrai du faux avec l'Inserm pour couper court aux « fakenews » et se repérer dans cette masse d'informations.
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S'agissant du Sars-CoV2 et du Covid-19 (la maladie contractée chez l'Homme, à distinguer du virus), la désinformation prend plusieurs formes. De la simple approximation dans les chiffres à la théorie du complot en passant par les révélations sans preuves, de nombreux supports relaient des « fake newsfake news ». Les sujets sensibles à la désinformation, eux aussi, varient : traitant tantôt de la nature du virus, tantôt de son vaccin.
Comment s'attrape ce coronavirus ?
Nombreuses sont les interrogations autour de la nature de ce coronavirus et de ce que cela implique à l'échelon de la santé publique. Est-il sans danger de recevoir des colis ayant transités depuis ou par la Chine ? Le virus ne touche-t-il que les personnes âgées ? Certains aliments permettraient-ils de se prémunir d'une infection ? La période d'incubation a-t-elle été revue à la hausse ?
Bien qu'il y ait encore quelques zones d'ombre autour du Sars-CoV2, on sait que les objets (comme les lettres et les cartons) ne permettent pas au virus de survivre pendant un laps de temps suffisant. Par ailleurs, l'origine géographique et ethnique n'a aucun effet sur la capacité du virus à infecter de nouvelles personnes.
Contrairement à ce qui a pu être dit ces dernières semaines, aucun aliment (ailail, fenouilfenouil) ou produit d’hygiène (sprays, bain de bouche) ne permet de se prémunir du Sars-CoV2. Enfin, la période d’incubation estimée n'a pas été élargie à 24 jours ou plus, et reste comprise entre 2 et 14 jours. Les recherches se poursuivent pour clarifier tant les questions sans réponses que les affirmations sans fondements.
Pas de vaccin pour l’épidémie de Covid-19, ni pour les fake news !
Pour ce qui est du vaccin destiné à prévenir la contraction du coronavirus Sars-CoV2, il n'existe pas encore. Les divers vaccins déjà existants permettant de traiter des cas de pneumopathies sont malheureusement inefficaces. Des équipes aux quatre coins du globe, dont une équipe lyonnaise de l’Inserm, sont mobilisés pour comprendre ce nouveau virus et chercher à le contrer au plus vite, même si cela prend du temps.
Contrairement à ce que l'on peut lire sur des sites plus ou moins complotistes insinuant que le vaccin est déjà prêt et que des laboratoires spéculent sur la létalité de l'épidémieépidémie pour en faire grimper le prix, la mise au point d'un vaccin est encore à l'étude, raison pour laquelle rien n'est proposé aux populations saines pour se prémunir.
Quand les théories du complot réapparaissent autour d’un brevet sur le coronavirus
Les théories du complot sont aussi à l'honneur. Pêle-mêle, le Sars-CoV2 aurait été fabriqué dans le laboratoire P4 de Wuhan, des brevets auraient déjà été déposés par des laboratoires pharmaceutiques pour profiter de la vente d'un vaccin lui aussi prévu à l'avance mais qui ne serait rendu accessible qu'une fois atteints les millions de morts permettant à son prix de s'envoler.
Les brevets dénichés en ligne et soutenant toutes ces théories sont cependant des brevets pour le coronavirus chinois de 2002 (le Sras-CoV), qui fut logiquement soumis à l'étude par la suite pour permettre la mise au point d'un vaccin. Consultez les « fake news » et autres questions rectifiées par l'Organisation mondiale de la Santé.
Un peu de vocabulaire
Côté langage, voici quelques définitions pour s'y retrouver dans les expressions utilisées par les chercheurs et relayées par les médias :
Qu’est-ce qu’une pré-publication (preprint) ?
C'est une publication rédigée par des chercheurs n'ayant pas encore empruntée les chemins traditionnels de la publication scientifique (relectures, corrections et validation par les pairs), parfois très longs. Cela permet de soumettre au public des travaux de recherche en phase avec l'actualité, ici l'épidémie de Sars-CoV2. On en retrouve sur les sites Bioχiv et Medχiv (lire ainsi : Bio Archive et Med Archive).
Comment définit-on les cas atteints par le Covid 19 ?
La définition des cas suspects de CoV-19 évolue avec le temps et la propagation de l'épidémie. De plus, les critères varient d'un pays à l'autre. Dans l'Hexagone, les critères établis par Santé publique France ont été revus pour la dernière fois le 4 février 2020 : la zone d'exposition au virus pouvant induire une suspicion a été élargie à toute la Chine, le critère fiévreux a été précisé et l'exposition aux marchés d'animaux de Wuhan retirée puisque la zone d'exposition a été élargie.
Distinguer cas possibles et cas confirmés
Toujours d'après Santé publique France, deux types de cas sont à distinguer : les cas possibles et les cas confirmés. Les premiers concernent les personnes présentant des signes cliniques selon les différentes possibilités d'exposition établies par les autorités sanitaires (séjour récent en Chine, contact étroit ou proximité avec un cas confirmé, itinéraire similaire à celui d'un cas confirmé...). Les seconds, les cas confirmés, sont les cas possibles sur lesquels l'analyse d'un prélèvement confirme l'infection par le Sars-CoV2.