Des sommets des montagnes aux profondeurs des océans, en passant par nos assiettes, les microplastiques ont également colonisé nos organes. Leur dernier exploit : s'infiltrer définitivement à travers la barrière hémato-encéphalique, selon les récentes observations d'une étude. Les concentrations de microplastiques observées dans le cerveau, non seulement y sont plus importantes, mais elles ont même augmenté par rapport aux autopsies pratiquées en 2016.
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L'augmentation des concentrations mondiales de micro- et nanoplastiques environnementaux suscite des inquiétudes quant à l'exposition humaine et aux effets sur la santé. Alors que des traces de plastiquesplastiques ont déjà été retrouvées dans divers organes, des chercheurs américains viennent d'en identifier dans des cerveaux humains.
Une étude scientifique vient de révéler une découverte inquiétante : la présence de microparticules de plastique dans les tissus cérébraux humains. Cette recherche - conduite au sein de l'Université du Nouveau-Mexique -- s'inscrit dans une série de travaux qui ont déjà mis en évidence la présence de ces minuscules particules, pas plus grandes qu'un grain de sablesable, dans presque tous les organes du corps humain : placenta, tissus testiculaires, sang...
L'équipe de chercheurs a analysé des échantillons de foie, de rein et de cerveau provenant de cadavres humains. Les résultats, encore en cours de validation, ont tout de même été partagés par les National Institutes of Health aux États-Unis. Ils montrent que les tissus cérébraux contiennent jusqu'à 20 fois plus de plastiques que les autres organes étudiés (principalement du polyéthylène).
99,5 % de cerveau et 0,5 % de plastique
Cité par la chaîne CNN, Matthew Campen, principal auteur de ce travail explique que « c'est assez alarmant. Il y a beaucoup plus de plastique dans nos cerveaux que je n'aurais jamais pu l'imaginer. Par rapport aux échantillons de cerveaux autopsiés de 2016, c'est environ 50 % de plus. Les échantillons de 2024 contenaient 0,5 % de plastique en termes de poids ».
Ces résultats montrent que les microplastiques s'accumulent dans le cerveau humain et que les concentrations augmentent avec le temps.
Bien que les implications à long terme de cette accumulation dans le corps humain restent à déterminer, des études antérieures ont déjà démontré que ces particules peuvent endommager les cellules humaines. Ainsi, dans le travail qui nous intéresse, les scientifiques ont observé, sans pour autant établir de lien de cause à effet, beaucoup plus de plastique dans le cerveau des personnes décédées à la suite d'une démence, que chez les sujets sains.
À noter : cette découverte s'ajoute à une liste croissante de preuves de l'omniprésence des microplastiques dans notre environnement. Des études antérieures ont détecté ces particules dans des lieux aussi divers que la mer Méditerranéemer Méditerranée, au sommet des Pyrénées et dans de nombreux aliments.