Déjà observées chez les animaux de laboratoire, et par hasard l'année dernière chez un patient mourant, des médecins de l'université du Michigan ont à leur tour observé les mystérieuses ondes gamma produites par le cerveau au moment de la mort.
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Est-il possible que le cerveau reste actif alors que nous mourons ? Si on en croit les descriptions troublantes faites par les survivants d'un arrêt cardiaque qui ont fait une expérience de mort imminente, cela semble possible. En mars 2022 (voir notre précédent article ci-dessous), des scientifiques avaient enregistré un sursautsursaut d'activité cérébrale chez un patient de 87 ans en train de mourir à l'hôpital. Un pic d'ondes gamma produites par le cerveau mourant et privé d'oxygène. C'était la première fois qu'on enregistrait l'activité cérébrale pendant la mort.
Le corps humain perd-il vraiment 21 grammes au moment de la mort ? Réponse dans cet épisode de Science ou Fiction. © Futura
Récemment, des médecins de l'université du Michigan aux États-Unis ont fouillé les archives médicales de l'unité de soin intensif neurologique de l'hôpital rattaché à l'université pour essayer de retrouver le même sursaut gamma observé l'année dernière. Ils ont trouvé le dossier de quatre patients qui sont décédés d'un arrêt cardiaque ou d'une hémorragie cérébrale alors que l'on monitorait leur cerveau par électroencéphalogramme (EEG). Pour deux de ces patients, les médecins ont identifié le même sursaut mystérieux d'ondes gamma.
Un cerveau mourant mais toujours actif
Ces ondes ont été émises dans un « hot spothot spot » situé au niveau du carrefour temporo-pariéto-occipital, mais aussi autour de cette zone et dans le cortex préfrontal. Le carrefour temporo-pariéto-occipital traite des informations sensorielles, auditives ou visuelles, ce qui pourrait expliquer pourquoi les témoignages d'expérience de mort imminente sont si détaillés et semblent si réels pour ceux qui l'ont vécue. Dans ce cas précis, il est impossible pour les médecins de savoir si cette activité cérébrale est corrélée à une expérience de mort imminente car les patients sont décédés.
Ces sursauts d'ondes gamma avaient été observés chez des souris de laboratoiresouris de laboratoire mortes par arrêt cardiaque, et aujourd'hui leur observation est confirmée chez les humains. Les mécanismes physiologiques à l'origine de ces ondes cérébrales restent un mystère total. Mais ces données apportent des preuves empiriques que le cerveau peut bien rester actif pendant la mort. Un dernier sursaut de vie induit par le manque d'oxygène et qui se poursuit alors que le cœur s'arrête progressivement. Nous ne savons pas grand-chose à son propos, à part qu'il existe.
Des scientifiques ont enregistré l'activité cérébrale d'un patient au moment de sa mort. Voici ce qu'ils ont vu
Article publié le 14 mars 2022 par Nathalie MayerNathalie Mayer
Sans vraiment que cela soit prévu au départ, des chercheurs ont obtenu une électroencéphalographie d'un patient au moment de sa mort. C'est la première fois que des scientifiques peuvent voir ce qui s'est passé dans le cerveau avant, pendant et après cet événement. Voici ce qu'ils ont découvert.
Heureuse, malheureuse. Il est parfois des coïncidences que l'on peine à qualifier. Et celle que nous racontent aujourd'hui des neuroscientifiques de l’université de Louisville (États-Unis) est clairement l'une d'elles. Depuis plusieurs jours, ils surveillaient, par électroencéphalographie, l'activité cérébrale d'un patient épileptique. Un patient âgé de 87 ans qui soudainement a subi une crise cardiaquecrise cardiaque et est décédé. Coïncidence malheureuse pour le patient. Mais heureuse pour la science.
Car les chercheurs ont ainsi eu la chance d'enregistrer 15 minutes d'activité cérébrale au moment du décès. Une première ! Et ce qu'ils ont enregistré, 30 secondes avant que le cœur s'arrête et 30 secondes après, surtout, c'est une activité accrue des ondes cérébrales que les neuroscientifiques qualifient d'ondes gamma. Des ondes connues pour intervenir au cours des phases de méditation, de récupération de la mémoire, de flashback ou encore... de rêve.
Notre cerveau pour nous accompagner dans la mort
L'observation pourrait expliquer les histoires racontées par ceux qui ont vécu des expériences de mort imminente. Ceux qui rapportent avoir vu leur vie défiler devant leurs yeuxyeux. Mais surtout, suggèrent les chercheurs, ces travaux pourraient remettre en question la manière de qualifier la fin d'une vie. Et soulever des interrogations quant au moment judicieux pour planifier un don d’organes. Car notre cerveau semble capable d'une activité coordonnée, même lorsqu'il n'est plus alimenté par du sang frais. Il pourrait même être programmé pour nous guider dans l'épreuve de la mort.
De tels résultats ont déjà été observés... chez le rat. De quoi envisager que la réponse biologique à la mort pourrait être universelle. Les neuroscientifiques notent toutefois que ces résultats doivent être considérés avec toute la prudence qui s'impose. Compte tenu du fait qu'ils sont tirés de l'étude d'un seul et unique cas. Le cas d'un patient au cerveau malade, qui plus est.