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Nous voyons en relief mais nous ne savons pas dire comment nous procédons. Comme l'explique cette vidéo, le cerveau effectue un travail sophistiqué qui s'appuie sur quatre analyses. La première est le réglage de netteté, comme le fait un appareil photo. L'œil comporte une lentillelentille fixe, la cornée, et, surtout, une lentille déformable, le cristallin. Les ingénieurs essaient depuis des années d'imiter cette prouesse pour réaliser la mise au point par l'objectif d'un système optique. En vain. Ils ne savent y parvenir qu'en déplaçant une lentille d'avant en arrière, ce qui est mécaniquement plus compliqué.
Les techniques de l'ingénieur et de la nature diffèrent mais le résultat est le même. En mettant au point sur un objet, le cerveau, en notant l'ampleur de la déformation du cristallin, détermine à peu près à quelle distance il se trouve. Le procédé, cependant, ne fonctionne plus de loin quand la correction a atteint le maximum. « L'objectif est réglé sur l'infini » dirait un photographe.
De l'optique et de l'intelligence
Le cerveau fait mieux qu'un appareil photo... parce qu'il réfléchit. Il repère les objets et les distingue entre eux, si bien qu'il peut se servir de leurs recouvrements mutuels éventuels. Si, par exemple, une personne masque une partie de la maison, c'est que la première est devant la seconde. Pour effectuer cette déduction, il faut déjà savoir identifier deux objets : la personne et la maison. Les bébés y parviennent très vite. Même si des humains peuvent se faire abuser par un trucage cinématographique, ils sont très forts à ce jeu.
Ensuite, bien sûr, il y a la stéréoscopiestéréoscopie. Espacés de six centimètres, nos deux yeux doivent plus ou moins converger pour fixer un objet. De l'angle entre leurs orientations, un calculateur aussi doué pour la géométrie que notre cerveau peut déduire facilement la distance, du moins si elle n'est pas trop grande.
Enfin, quatrième pilier de la vision en relief : la perspective. Plus un objet est loin, plus il paraît petit. Si je l'ai identifié et que j'en connais la taille, je peux déterminer la distance par un savant calcul. Et comme je suis un humain, je connais les dimensions d'un très grand nombre d'objets, un teckel, un saint-bernard, une table de jardin, un humain adulte, un enfant de cinq ans, un chêne, un peuplier, un canoë, une voiturevoiture, un Airbus A320, un étage d'immeuble, une marguerite, etc. Ajoutons un accès rapide à ce Big dataBig data cérébral et le tour est joué.
© Futura