L’hypertension artérielle est une maladie très fréquente : près d’1 adulte sur 3 serait touché en France. C’est une maladie chronique qui prédispose les patients atteints à d’autres types de pathologies, cardiovasculaires ou neurodégénératives. Bien que leurs liens avec la survenue de démences soient déjà établis, les effets de l’hypertension artérielle sur le cerveau sont méconnus. Quel est le rôle de la pression artérielle sur les fonctions cognitives ? Quelles sont les régions du cerveau impactées par l’hypertension artérielle ?
au sommaire
L'hypertension artérielle est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires et de maladies neurodégénératives. Comment la pressionpression dans les artères peut-elle endommager le cerveau et provoquer des démencesdémences ? Une équipe s'est penchée sur le sujet et leurs résultats ont été publiés dans la revue European Heart Journal.
Un lien entre pression artérielle et performances cognitives
De nombreuses données issues de plusieurs banques ont pu être exploitées : mesures de la pression artériellepression artérielle, imagerie par résonance magnétiqueimagerie par résonance magnétique du cerveau, données génétiquesgénétiques... L'objectif était d'étudier le lien entre les structures cérébrales, la pression artérielle et les fonctions cognitives. La randomisation mendélienne a été choisie comme méthode statistique. Les auteurs ont réussi à mettre en évidence que c'est bien l'hypertension artériellehypertension artérielle qui était à l'origine des changements dans le cerveau des patients grâce aux données d'une biobanque britannique.
Pour évaluer les performances cognitives, c'est le score d'intelligenceintelligence fluide qui a été choisi. Il détermine la capacité d'une personne à raisonner et à s'adapter à des situations nouvelles. Les résultats obtenus ont été vérifiés sur d'autres jeux de données, notamment une biobanque italienne. Les résultats obtenus semblent donc généralisables à d'autres populations.
Quelles sont les régions du cerveau impactées ?
L'hypertension est définie en réalité par deux mesures. Celle de la pression systoliquepression systolique lorsque le cœur se contracte pour se vider et celle de la pression diastoliquepression diastolique lorsque le cœur se relâche pour se remplir. C'était la pression systolique qui était directement associée au risque de démence plutôt que la pression diastolique. Il a également été observé que la pression systolique était reliée à des défauts de structure cérébrale observés en imagerie. Les régions du cerveau impactées ont ainsi pu être identifiées : le putamen et la matièrematière blanche.
Le putamen est présent en double, un dans le cerveau gauche et un dans le cerveau droit. Il est impliqué dans la régulation des mouvementsmouvements et les apprentissages. Il utilise plusieurs neurotransmetteursneurotransmetteurs (GabaGaba, acétylcholineacétylcholine, enképhaline). Il est déficient dans la maladie de Parkinson par exemple.
La substance blanchesubstance blanche est située au cœur du cerveau, sous la substance grisesubstance grise. Elle est essentiellement constituée de neuronesneurones et permet la propagation de messages dans le système nerveux. La pression artérielle systolique, lorsqu'elle est élevée, affecte directement la matière blanche et détériore les connexions avec les autres parties du cerveau, ce qui déclenche des démences.
Une meilleure compréhension du lien entre pression artérielle et déclin cognitif permettra d'orienter les recherches sur les éventuelles thérapeutiques à mettre en œuvre.