Certaines personnes sont incapables de créer des images mentales : c’est ce qu’on appelle l’aphantasie. Cette condition encore méconnue touche pourtant entre 2 et 5 % de la population. Impossible à détecter autrement que par l’expérience des patients jusqu’à aujourd’hui, elle serait en fait d’après une étude visible dans le regard !
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Elle peut concerner l'impossibilité de construire des images mentales, qu'elle soit immédiate ou dans les souvenirs, ou encore la difficulté à recréer des sons mentalement. L'aphantasie, encore méconnue, touche jusqu'à 5 % de la population. Introduit en 2015, le terme provient du grec « a », qui exprime la privation, et de « phantasie », faisant référence à l’imagination. Parmi les personnes atteintes, certaines peuvent recréer partiellement des images, d'autres en visualisent dans leurs rêves... peu d'études ont été réalisées sur le sujet, en particulier sur la détection de ce trouble neurologique. Actuellement, le diagnostic repose en fait sur de l'auto-diagnostic : les personnes atteintes comprennent elles-mêmes qu'elles sont incapables de générer des images mentales.
Dans une étude publiée dans la revue eLife, des chercheurs se sont penchés sur la détection de cette condition par les yeuxyeux. Ou plus particulièrement, par les pupilles. Celles-ci, si elles réagissent automatiquement face à des variations de lumièrelumière, peuvent aussi se dilater ou se contracter selon les tâches cognitives effectuées.
Plus votre capacité d'imagination est grande, plus vos pupilles se dilatent
Pour leur expérience, ils ont testé deux groupes de personnes : un groupe témoin et un groupe avec des personnes autodéclarées atteintes d'aphantasie. Chaque groupe a d'abord observé des images avec des formes claires et sombres sur un fond gris, puis a été invité à y repenser, à les revisualiser mentalement. Lors de la première étape, les pupilles de tous les participants ont varié de taille selon la luminositéluminosité des images montrées. Mais lorsque l'équipe a demandé aux personnes d'imaginer ces mêmes images, ils ont constaté une réelle différence entre les deux groupes : là où les pupilles des individus témoins se contractaient et se dilataient toujours, celles des individus atteints d'aphantasie ne variaient pratiquement pas.
« Imaginer quatre objets simultanément est plus difficile que d'en imaginer un seul. Les pupilles des personnes atteintes d'aphantasie se sont dilatées lorsqu'elles ont imaginé quatre formes par rapport à une, mais n'ont pas changé selon que les formes étaient claires ou sombres », ont-ils déclaré. « Nos résultats fournissent de nouvelles preuves que nos pupilles réagissent à la vivacité et à la force d'une image visuelle gardée à l'esprit, plus cette image est forte et vive, plus la réponse lumineuse pupillaire est grande ». Leur découverte permettrait alors de tester si oui ou non la personne est atteinte d'aphantasie, et ce dès le plus jeune âge. Car si l'aphantasie n'empêche pas de mener une existence normale, les individus atteints déclarent se sentir différents des autres.
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