Le cancer des ovaires n'est pas le plus fréquent mais il est souvent dépisté tardivement après des années de développement silencieux. La chirurgie est le premier traitement pour ces cancers, mais quand elle n'est pas possible, les médecins se rabattent sur les médicaments. Un nouveau remède, testé dans le cadre d'un essai clinique aux États-Unis et en Angleterre, permet de ralentir significativement l'évolution de la tumeur.
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Tous les ans, le 4 février est consacré à la Journée internationale de lutte contre le cancer. C'est l'occasion de rappeler que, quelque soit sa nature, le cancer tue plus de neuf millions de personnes chaque année dans le monde, et environ 150.000 en France. Première cause de mortalité prématurée, de nombreuses recherches sont menées par les scientifiques pour comprendre le cancer, mais aussi le soigner. Des découvertes et des progrès sont faits tous les jours pour améliorer la prise en charge des patients ainsi que leur pronostic vital.
Parmi la multitude d'études en cours, il en est une parue récemment concernant le traitement du cancer des ovaires. Ce n'est pas le plus fréquent chez la femme -- le cancer du sein occupe cette place, mais il est souvent dépisté alors que la maladie est déjà bien développée, ce qui peut compliquer sa prise en charge. La première intention est toujours la chirurgie, mais dans certains cas, elle n'est pas réalisable. Les médecins peuvent alors proposer une chimiothérapie à la patiente.
Le tramétinib pour traiter un cancer des ovaires
L'étude en question est un essai cliniqueessai clinique de phase 2/3 qui teste une alternative aux moléculesmolécules de référence pour le traitement d'une forme précise de cancer des ovairesovaires : le carcinomecarcinome séreux de bas grade. Ce type de tumeurtumeur appartient à la famille des tumeurs dites épithéliales qui représentent la quasi-totalité des cancers ovariens. Il est généralement diagnostiqué chez des femmes de plus de 50 ans.
Le traitement de chimiothérapie de référence pour le carcinome séreux de bas grade comprend cinq médicaments, certains à prendre par voie orale, d'autres par voix intraveineuse. Une ou plusieurs molécules peuvent être prescrites selon les cas. L'alternative sur le banc d'essai est le tramétinib, un inhibiteur d'une voie de signalisation cellulaire dérégulée dans les cellules cancéreuses. Les scientifiques ont observé son bénéfice, en comparaison avec l'administration d'un des médicaments du traitement standard, sur la survie sans progression, c'est-à-dire la duréedurée durant laquelle la maladie ne s'aggrave pas.
Dans ce cadre, les cas de 130 femmes traitées au tramétinib ont été comparés à ceux de 130 autres soignées de façon classique. Elles ont été suivies pendant plus de deux ans durant lesquels les médecins ont évalué la progression de la tumeur ovarienne toutes les huit semaines pendant les quinze premiers mois, puis tous les trois mois jusqu'à la fin du suivi. Dans le groupe tramétinib, 78 % des femmes ont expérimenté une période de survie sans progression ; 89 % dans l'autre groupe. Mais, dans le groupe tramétinib, cette période est plus longue : 13 mois contre 7,2 mois.
L'administration de tramétinib, tout comme celle des autres molécules, est associée à un éventail d'effets secondaires qui comprend : rash, anémieanémie, hypertensionhypertension, vomissement et fatigue. DouleursDouleurs abdominales, anémie, nausée et vomissement pour le traitement standard.
Un risque de progression et de décès réduit de moitié
Dans les deux cas, les traitements testés permettent de mettre en pause la croissance de la tumeur, sans l'éradiquer. Quelques mois après la fin du suivi, 43 % des participantes sont malheureusement décédées des suites de leur cancer. La survie globale pour le groupe tramétinib est estimée à 37,6 mois, contre 29,2 mois pour le second groupe.
« Notre essai est le premier essai randomiséessai randomisé positif, toutes thérapiesthérapies confondues, dans le carcinome séreux de bas grade montrant que le tramétinib a réduit le risque de progression de la maladie ou décès de 52 % par rapport au choix de l'investigateur d'une hormonothérapiehormonothérapie ou d'une chimiothérapie », écrivent les auteurs dans la publication scientifique. Avec ces résultats prometteurs, le tramétinib pourrait bientôt devenir un traitement de référence pour soigner les femmes atteintes de carcinome séreux de bas grade.