Un duo d'anticorps thérapeutiques pourrait être une alternative prometteuse aux traitements lourds des cancers de la tête et du cou les plus sévères. La survie des patients semble améliorée mais ces résultats sont encore à confirmer. 


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    Les cancers de la tête et du cou regroupent différents cancers qui se développent dans les voies aérodigestives supérieures, les glandes salivaires, le pharynx, les sinus ou les cavités nasales. Le plus souvent, ils prennent leurs racines dans les cellules squameuses qui forment la paroi de ces cavités - on parle alors de carcinome à cellules squameuses. Les cancers de la tête et du cou représentent environ 4 % des cancers diagnostiqués dans le monde chaque année. La cavité buccale est la zone la plus touchée. Et pour cause, l'alcoolalcool et le tabac sont les deux principaux facteurs de risque de ces cancers. Le virus de papillomavirus humain de type 16 (HPV16), transmis leur d'un rapport sexuel, est aussi à l'origine de cancers de la tête et du cou.

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    Dans les cancers les plus avancés, récurrents ou métastasés, le traitement est très lourd. Deux moléculesmolécules de chimiothérapiechimiothérapie, le Cisplatin/Carboplatin et le Fluorouracil, sont combinées à un anticorpsanticorps thérapeutique, le Cétuximab. Les chercheurs de l'Institute of Cancer Research étudient une alternative à ce traitement « extrême ». Avec les fonds fournis par l'entreprise pharmaceutique Bristol Myers Squibb, ils ont lancé un essai cliniqueessai clinique en avril 2016. Le dénommé CheckMate 651 avait pour objectif de comparer les bénéfices d'un cocktail de deux anticorps thérapeutiques par rapport au traitement classique. Pendant plusieurs années ils ont suivi 947 patients atteints d'un cancer de la tête et du cou exprimant le marqueur PD-L1. Il est la cible du Novilumab, un des anticorps thérapeutiques testés, en cocktail avec l'Ipilimunab. Les résultats de la phase 3 de ces essais cliniques ont été présentés lors de l'European Society for Medical Oncology Virtual Congress (ESMO) qui s'est tenu il y a quelques semaines. 

    Les zones concernées par les cancers de la tête et du cou. © Poletto, 2013
    Les zones concernées par les cancers de la tête et du cou. © Poletto, 2013

    Un bénéfice incertain

    La survie des patients traités avec les deux anticorps thérapeutiques est la plus haute mesurée, avec une duréedurée médiane de 17,6 mois. Malheureusement, cette tendance n'est pas significative d'un point de vue statistique, en comparaison au traitement extrême. En revanche, ils n'ont pas subi beaucoup d'effet secondaire suite à leur traitement. « Notre essai montre que l'immunothérapie combinée a permis d'atteindre la survie médiane plus longue jamais observée chez les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou en rechuterechute ou métastatiquemétastatique. Malgré le manque de signification statistique, ces résultats sont cliniquement significatifs. Nous devrons faire un suivi plus long pour voir si nous pouvons démontrer un bénéfice de survie pour tous les patients de l'essai », explique le Professeur Kevin Harrington à l'Institute of Cancer Research et membre de cet essai.