Une récente étude publiée dans Nature a révélé que les patients hospitalisés pour une forme sévère de Covid-19 présentaient un risque 1,31 fois plus élevé de développer un cancer dans les mois suivants par rapport aux autres. Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués étaient ceux du rein, du sang, du côlon et du poumon. Une infection grave par le SARS-CoV-2 pourrait être un indicateur précoce de cancer sous-jacent.
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Le premier cas de Covid-19 a été décrit en Chine en décembre 2019. Depuis, près de 800 millions de cas ont été enregistrés dans le monde (et ce chiffre est sans doute sous-estimé). Les manifestations cliniques de la maladie à Covid-19 sont très hétérogènes d'un patient à l'autre : simple rhume chez certains, intubation et séjour en réanimation pour d'autres. Rapidement, des facteurs de risque de faire une forme grave de l'infection ont été identifiés : âge, maladies chroniques, sexe masculin. Par exemple, les patients atteints d'un cancer et infectés par le virus avaient un risque plus important de faire une forme sévère. Les auteurs de cette étude, publiée dans Nature, se sont particulièrement intéressés aux patients pour lesquels un cancer a été diagnostiqué dans les mois qui ont suivi l'infection.
Comment l’étude a-t-elle été menée ?
L'étude porteporte sur 41 302 patients hospitalisés en unité de soins intensifs pour une infection au SARS-CoV-2 entre le 15 février 2020 et le 31 août 2021. Un groupe contrôle de 713 670 personnes non hospitalisées a été constitué. Les deux groupes ont été appariés en fonction de leur âge, de leur sexe et de leur lieu d'habitation. Pour établir les liens statistiques, les données socio-économiques et les comorbiditéscomorbidités ont été prises en compte.
Une infection sévère à la Covid-19, un possible marqueur de cancer
Dans le groupe des personnes hospitalisées pour la Covid-19, donc pour une forme sévère de la maladie, 2,2 % des patients (soit 897 personnes) ont reçu un diagnosticdiagnostic de cancer dans les mois qui ont suivi l'infection contre seulement 1,5 % dans le groupe contrôle (soit 10 944 personnes). Dit autrement, les personnes infectées par le SARS-CoV-2 et hospitalisées pour cela avaient un risque 1,31 fois plus important d'avoir un cancer dans les mois suivants que les autres personnes. Le lien statistique était encore plus important dans les trois mois après infection et chez les patients de sexe féminin. Les cancers statistiquement plus fréquemment diagnostiqués après une infection sévère à la Covid-19 étaient des cancers du rein (surrisque de 3,16), du sang (surrisque de 2,54), du côloncôlon (surrisque de 1,72) et du poumonpoumon (surrisque de 1,70). Ces résultats suggèrent qu'une infection sévère à la Covid-19 pourrait être le marqueur, le signal d'alarme d'un cancer sous-jacent non diagnostiqué.