Le glyphosate est l’herbicide à large spectre le plus utilisé au monde qui est présent dans le Roundup de Monsanto. L'exposition à cette molécule augmenterait de 40 % le risque de lymphome non hodgkinien, d’après une nouvelle étude américaine.
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Le glyphosate, utilisé comme herbicideherbicide depuis 1974, se trouve dans le Roundup et le Ranger Pro de Monsanto. L'utilisation des herbicides au glyphosateglyphosate a beaucoup augmenté dans le monde au cours des dernières décennies, notamment à cause des semences OGMOGM Roundup ready, résistantes au glyphosate.
La question du lien entre glyphosate et cancer a déjà fait l'objet de nombreuses études, avec des conclusions parfois controversées. Cette nouvelle recherche a été réalisée par des chercheurs de trois institutions américaines : les universités de Washington et de Californie (Berkeley), ainsi que l'Icahn School of Medicine de New York.
Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse, c'est-à-dire une compilation d'études, qui a pris en compte les résultats récents sur les personnes les plus exposées au glyphosate. Ils se sont intéressés aux études parues entre 2001 et 2018, portant sur l'homme mais aussi sur l'animal. L'analyse incluait notamment les résultats de la cohorte AHS (Agricultural Health Study) mis à jour en 2018. Cette cohorte compte plus de 50.000 agriculteurs américains.
Un lien entre glyphosate et lymphome non hodgkinien
Cette étude parue dans Mutation Research a montré que le lien entre le glyphosate et le lymphome non hodgkinien était plus fort que ce qui avait été annoncé précédemment. En se penchant sur les données des personnes les plus exposées au glyphosate, les auteurs ont trouvé que l'exposition au glyphosate augmente le risque de lymphome non hodgkinien de 41 %.
Le lymphome non hodgkinien est un cancer qui se développe à partir de certains globules blancs, les lymphocyteslymphocytes. Ce lymphome prend souvent naissance dans des ganglions lymphatiquesganglions lymphatiques. En France, d'après l'Institut national du Cancer, il y a eu 11.600 nouveaux cas de lymphomes non hodgkiniens en 2011. Dewayne Johnson, l'Américain qui a gagné un procès contre Monsanto en 2018, a développé ce type de cancer.
Pour Rachel Schaffer, l'une des auteurs de l'article, « ces résultats sont conformes à une évaluation antérieure du Centre international de recherche sur le cancer, qui avait classé le glyphosate comme "cancérogène probable pour l'homme" en 2015. » Pour Lianne Sheppard, professeure à l'université de Washington, « notre analyse visait à apporter la meilleure réponse possible à la question de savoir si le glyphosate est cancérogènecancérogène ou non. » Et sa réponse est claire : « À la suite de cette recherche, je suis encore plus convaincue que ça l'est. »
Les auteurs pointent également une pratique agricole qui a fait grimper la consommation de glyphosate : le green burndown, qui consiste à utiliser le glyphosate avant la récolte pour accélérer la dessiccationdessiccation de la plante, ce qui augmente la quantité de résidus de glyphosate. En 2016, les députés européens se sont prononcés contre cette pratique du green burndown.
Glyphosate et cancer : une étude américaine relance le débat
Article paru le 22 novembre 2017
Une étude réalisée dans l'Iowa et la Caroline du Nord, aux États-Unis, et portant sur une vingtaine d'années n'a pas trouvé de lien significatif entre l'utilisation du glyphosate et le risque de cancer. Seul le risque de leucémieleucémie aiguë myéloïdemyéloïde augmenterait nettement chez les gros utilisateurs de glyphosate.
Alors que l'Union européenne doit bientôt décider de quelle duréedurée elle va prolonger l'autorisation du glyphosate, une vaste étude américaine parue dans Journal of the National Cancer Institute vient semer le doute.
Cette étude prospective, appelée Agricultural Health Study, a commencé dans les années 1990 et a suivi une cohorte de 54.251 agriculteurs et épandeurs de l'Iowa et de la Caroline du Nord (États-Unis) ; environ 83 % d'entre eux (44.932 personnes) utilisaient du glyphosate. Résultat : 5.779 cas de cancers ont été détectés sur la période d'étude. Cette dernière a été financée par des institutions américaines comme l'Institut national du cancer, et non par des industriels.
Le saviez-vous ?
Le glyphosate est un herbicide à large spectre qui est arrivé sur le marché dans les années 1970. Il est aujourd’hui le plus utilisé au monde. Aux États-Unis, à cause de l’introduction de cultures OGM résistantes au glyphosate, son utilisation a beaucoup augmenté au cours des vingt dernières années. Le glyphosate, commercialisé sous la marque Roundup, est souvent utilisé par les jardiniers amateurs.
Il apparaît que l'utilisation de glyphosate n'était pas associée au risque global de cancer. Cependant, ceux qui utilisaient le plus de glyphosate sur vingt ans avaient un risque bien plus élevé de leucémie aiguë myéloïde : par rapport à ceux qui n'avaient pas utilisé de glyphosate, leur risque était multiplié par un facteur 2,4.
Des pesticides toxiques pour l'Homme et l'environnement
Ces résultats vont donc à l'encontre de la position du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS). En 2015, il avait classé le glyphosate comme « cancérogène probable » en se basant sur des études réalisées chez l'animal et d'autres, épidémiologiques, indiquant un risque accru de lymphome non hodgkinien.
En 2013, une expertise collective de l’Inserm a également mis en évidence un lien entre l'exposition professionnelle à des pesticidespesticides et la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson ainsi que certains cancers (prostateprostate, lymphome non hodgkinien, myélome multiplemyélome multiple), sans préciser quels pesticides en particulier étaient concernés.
Enfin, outre le risque pour la santé humaine, la contaminationcontamination des eaux par le glyphosate pose également des questions à propos de l'impact sur la faune sauvage. Des études ont en effet montré la toxicitétoxicité du glyphosate sur le comportement et le développement des poissonspoissons. Contrairement à ce que sous-entendait à une époque la publicité de Monsanto pour le Roundup, qui lui a valu une condamnation pour publicité mensongère, le glyphosate n'est pas biodégradablebiodégradable et perdure dans l'environnement. Le glyphosate ou son produit de dégradation l'AMPA sont même les moléculesmolécules issues de pesticides les plus fréquemment rencontrées dans les rivières françaises.
Ce qu’il faut
retenir
- Des chercheurs américains ont compilé les résultats d'études récentes sur le lien entre glyphosate et lymphome non hodgkinien.
- Leur analyse comprenait les derniers résultats d'une cohorte de plus de 50.000 personnes travaillant dans le secteur agricole.
- L’exposition au glyphosate augmentait de 41 % le risque de souffrir de ce cancer.
- Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé dans le monde.
- En 2015, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a classé le glyphosate comme « cancérogène probable ».