Des scientifiques espagnols sont parvenus pour la première fois à synthétiser de la peau artificielle à partir de cellules souches trouvées dans le cordon ombilical. Une nouvelle intéressante pour les grands brûlés, obligés d’attendre plusieurs semaines qu’on leur propose une greffe.

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    Depuis la découverte des cellules souches pluripotentes induites en 2006 par Shinya Yamanaka, les scientifiques tentent de recréer divers tissus depuis des cellules différenciées de l'organisme. Bien souvent, les chercheurs se sont servis de cellules de la peau, à partir desquelles ils ont obtenu des cellules souches, des cellules du sang, des neurones ou même des ovocytes capables de donner naissance à des souris fertiles.

    Mais ce qui se fait dans un sens n'est pas toujours pratiqué dans l'autre. Pourtant, les transplantations de la peau sont utiles aux grands brûlés. Actuellement, il faut plusieurs semaines avant de pouvoir leur proposer un greffon après culture de cellules issues de leur propre derme.

    Un délai qu'une découverte à l'initiative d'Antonio Campos et de ses collègues se propose de réduire : à partir de cellules prélevées dans le cordon ombilical, ces chercheurs de l'université de Grenade (Espagne) sont parvenus à obtenir, in vivoin vivo, de la peau et des muqueusesmuqueuses orales artificielles. Des résultats publiés dans Stem Cells Translational Medicine.

    De nombreuses études sur les cellules souches pluripotentes induites recourent aux cellules de la peau. Mais peu d'études s'étaient intéressées à la capacité de générer du tissu dermique depuis des cellules souches. © Wolfman-K, Flickr, cc by nc 2.0

    De nombreuses études sur les cellules souches pluripotentes induites recourent aux cellules de la peau. Mais peu d'études s'étaient intéressées à la capacité de générer du tissu dermique depuis des cellules souches. © Wolfman-K, Flickr, cc by nc 2.0

    Du cordon ombilical à la peau des grands brûlés

    Plus précisément, les scientifiques ont prélevé des cellules souches retrouvées dans la gelée de Wharton, un tissu conjonctif qui entoure les vaisseaux sanguins du cordon ombilical. On connaît depuis longtemps leur aptitude à la multiplication et à la différenciation : elles constituent donc un candidat idéal.

    Au préalable, les auteurs ont conçu un biomatériau à base de fibrinefibrine et d'agaroseagarose sur lequel faire croître les cellules. Mises en culture, celles-ci ne se sont pas pleinement différenciées. En revanche, in vivo, elles portaient toutes les caractéristiques des tissus épithéliaux, à savoir la capacité à former différentes couches grâce à des liaisons intercellulaires et exprimer des marqueurs de différenciation typiques.

    Les auteurs se montrent ambitieux : ils espèrent obtenir de la peau grâce à cette méthode et la stocker dans des banques de tissus. Ainsi, des échantillons seraient rapidement disponibles pour recouvrir les zones dermiques lésées chez des personnes gravement brûlées.