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Le cancer du col de l’utérus est l'un des cancers les plus diagnostiqués dans le monde et représente la principale cause de mortalité par cancer dans plusieurs pays d'Afrique. Selon l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (InVS), cette maladie serait responsable d'environ 250.000 à 300.000 décès chaque année à l'échelle internationale.
Les tests de dépistage précoce par frottisfrottis ont permis de baisser significativement le nombre de cas mortels imputables à ce type de cancer, dans les pays développés. En effet, le taux d'incidence a diminué fortement depuis plusieurs années. En France, il est passé de 14,9 pour 100.000 personnes par an en 1980, à 7,2 pour 100.000 en 2005, selon les données de l'Institut national du cancer (INCA).
Le papillomavirus est un virus à ADN responsable des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes. Il peut passer inaperçu ou entraîner des infections génitales plus ou moins graves. © AJC1, Flickr, cc by nc 2.0
Cette pathologie sexuellement transmissible est provoquée par un virus à ADNADN de la famille des papillomavirus humain (HPVHPV). Selon l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), elle serait la première forme de cancer exclusivement attribuable à une infection virale. À ce jour, les chercheurs ont identifié une vingtaine de papillomavirus responsables du cancer du col de l'utéruscancer du col de l'utérus, dont les plus fréquents sont le HPV16 et le HPV18. Heureusement, la majorité des infections à papillomavirus ne se développent pas en cancer.
Un ARN synthétique contre le cancer du col de l’utérus
Un vaccin préventif immunise contre les virus HPV16 et HPV18, ce qui permet de prévenir la grande majorité des cancers du col utérin. Cependant, ce vaccinvaccin n'a pas de rôle thérapeutique et ne protège pas les femmes déjà contaminées. Une équipe britannique de l'université de Leeds vient de concevoir une stratégie pour détruire les virus infectieux. Au cours de leur étude, publiée dans la revue Plos One, ils ont confectionné en laboratoire un petit ARNARN synthétique, simple brin, capable de bloquer la multiplication anarchique des cellules malades.
Les auteurs ont fabriqué cet ARN, appelé aptamèreaptamère, afin qu'il cible une protéineprotéine du papillomavirus HPV16, appelée protéine E7. Cette dernière bloque la réponse immunitaire et engendre une division accélérée des cellules infectées, ce qui peut entraîner le développement d'un cancer.
Les scientifiques ont montré qu'en mélangeant l'aptamère avec les cellules contaminées par le virus, ils pouvaient bloquer l'action cancérigène de la protéine E7. Ainsi, au lieu de se multiplier démesurément, les cellules cancérigènes enclenchent un mécanisme d'apoptose (mort cellulaire). Cette étude est basée sur des cellules cultivées en laboratoire, de nombreuses expériences sont donc encore nécessaires pour prouver l'efficacité de cet aptamère chez la femme. Cependant, cette découverte fait grandir l'espoir d'un traitement du cancer de l'utérus moins invasifinvasif que les procédures chirurgicales employées aujourd'hui.