Nos mécanismes biologiques qui nous permettent d'être en synchronie avec notre environnement et plus particulièrement avec les cycles de jour et de nuit, en somme ces voies qui déterminent l'action de notre système veille-sommeil, ne se trouveraient pas que dans nos yeux mais également au sein de notre peau.
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Précisions-le tout de suite : l'étude a été réalisée chez les souris. Les chercheurs rendant compte du résultat arguent du fait que c'est la première observation de ce type chez un mammifère. En effet, on savait déjà qu'un nombre non négligeable d'invertébrésinvertébrés possédaient des photorécepteurs (des récepteurs sensibles aux longueurs d'ondeslongueurs d'ondes de la lumièrelumière) au niveau de la peau et que ces derniers agissaient indépendamment de leur cerveau. La grande famille de protéines dont font partie les photorécepteurs sont les opsines. Et nous savons depuis longtemps que l'être humain en possède en abondance, localisées dans la rétine. Mais une étude vient de démontrer que ce n'était pas le seul endroit où les opsines pouvaient s'exprimer. Chez les souris, on en trouve aussi dans la peau.
Une découverte inédite
Selon, Ethan Buhr, co-auteur principal, professeur assistant en recherche en ophtalmologie à la faculté de médecine de l'université de Washington, « c'est la première démonstration fonctionnelle de photorécepteurs à opsine hors de l'œil contrôlant directement les rythmes circadiensrythmes circadiens chez un mammifèremammifère. »
Pour leur expérience, les scientifiques ont utilisé des souris dépourvues de photorécepteurs rétiniens. L'expression de leurs gènesgènes à la mélanopsinemélanopsine a également été court-circuitée. Malgré cette absence de récepteurs au niveau de la rétine, la peau des souris exprimait la neuropsine, leur rythme circadien était légèrement perturbée mais drastiquement moins que si ces récepteurs cutanéscutanés n'étaient pas présents.
Des pistes pour la médecine ?
Nos rythmes circadiens ont une importance fondamentale pour notre santé. Hormis pour assurer un sommeil régulier et de qualité, ils joueraient également un rôle dans la réparation de notre ADNADN. Des travaux antérieurs suggèrent par exemple qu'une exposition au soleilsoleil tôt le matin a un effet plus nocif sur la survenue de mélanomes chez les souris que lorsqu'elles sont exposées à la lumière du crépusculecrépuscule. Les investigateurs rappellent que chez les humains, des études sont en cours pour vérifier ce type de théorie visant à prendre en compte le temps biologique pour l'administration de traitements médicamenteux.
Ce qu’il faut
retenir
- Les souris possèdent des régulateurs des rythmes circadiens au niveau de la peau.
- Il se pourrait que l'ensemble des mammifères soient dotés de ces récepteurs.
- L'exposition à une certaine lumière joue un rôle dans l'apparition de cancers et sur l'efficacité des traitements chez les souris. Chez l'Homme, des recherches sont en cours.