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L'épidémie d'obésité prend de plus en plus d'ampleur et touche désormais toutes les régions du monde. Selon l'étude ObEpi-Roche réalisée en 2012, 32,3 % des adultes français seraient en surpoids et 15 % seraient obèses. Les enfants ne sont pas épargnés par ce mal, qui frappe près de 4 % d'entre eux en France. Le problème est encore plus grave dans d'autres pays européens, comme au Royaume-Uni où près de 20 % des jeunes sont obèses.
Les causes de l’obésité sont multiples. Elles incluent des antécédents génétiques, des troubles alimentaires, une détresse psychologique et une trop grande sédentarité. Le manque de sommeil a également été montré du doigt à plusieurs reprises. Des chercheurs de l'université Temple à Philadelphie (Pennsylvanie) viennent insister sur ce point. Leurs travaux, publiés dans la revue Pediatrics, montrent un lien entre le temps d'endormissement et le poids chez les enfants.
L'obésité infantile est un véritable problème de santé publique. Plusieurs facteurs sont en cause, comme un excès de nourriture, un manque d'exercice et... un déficit de sommeil. © robad0b, Flickr, cc by sa 2.0
Pour cette étude, les chercheurs ont surveillé pendant trois semaines 37 enfants âgés de 8 à 11 ans, parmi lesquels 10 étaient obèses. Au cours de la première semaine, les candidats pouvaient dormir comme ils en avaient l'habitude. Lors de la deuxième semaine, leur temps de sommeil a été réduit ou allongé d'une heure et demie par nuit, et pendant la troisième semaine, les chercheurs ont inversé ces duréesdurées.
Qui dort dîne… moins
Les résultats sont sans appel. Les auteurs ont montré que plus les enfants dormaient, moins ils mangeaient de calories et plus ils perdaient du poids. Plus précisément, en comparant la semaine de repos normal à celle de repos abrégé, ils ont observé une différence de 134 calories ingurgitées par jour et une perte de poids de 220 g par semaine en moyenne. Les chercheurs ont également observé une corrélation entre le temps de sommeil et les niveaux de leptine, plus connue sous le nom d'hormonehormone de la faim, une moléculemolécule qui régule les réserves de graisse dans l'organisme et contrôle l'appétit. « Les conclusions de cette étude montrent qu'en augmentant le sommeilsommeil des enfants, on peut limiter leur prise de poids », résume Chantelle Hart, l'auteure principale de ces travaux.
L'ensemble de ces résultats renforce l'idée qu'il est important de ménager son sommeil pour conserver un bon équilibre de vie. Et ces travaux ne sont pas les premiers à le souligner : dans une étude récente, des chercheurs ont par exemple établi un lien entre le temps de repos et le développement de la maladie d’Alzheimer. D'autres recherches ont montré qu'un manque de sommeil pouvait augmenter les risques de développer certains troubles comme le diabète et la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson.